L’ONU critique la loi ukrainienne contre l’Eglise

Dans son rapport sur la période septembre-novembre en Ukraine, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) critique sévèrement la loi du 23 septembre interdisant l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

Cette loi cite la « sécurité nationale (ou publique) » comme base pour restreindre la liberté de religion. Cependant, « ni le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) ni la Convention européenne des droits de l’homme n’incluent la sécurité nationale parmi les motifs admissibles pour de telles restrictions ».

Le HCDH souligne que la dissolution d’une organisation religieuse est une restriction sérieuse qui nécessite une justification solide. « La dissolution affecte la capacité des individus à pratiquer leur religion ou leur croyance avec d’autres et menace la viabilité de la communauté dans son ensemble. » Or, « l’Ukraine n’a pas démontré la nécessité et la proportionnalité de cette mesure, par exemple en n’expliquant pas pourquoi des approches moins restrictives, telles que des mesures ciblant uniquement des individus spécifiques, seraient insuffisantes ».

La formulation vague des amendements est particulièrement préoccupante. Par exemple, la loi prévoit la dissolution des organisations si leurs « personnes autorisées » sont reconnues coupables de crimes, y compris de menace à la sécurité nationale, ou si elles sont impliquées dans des « faits répétés » de diffusion de « propagande de l’idéologie du monde russe ». « Une formulation aussi vague ne permet pas de comprendre clairement les exigences de la loi et peut tenir des communautés religieuses entières pour responsables des actions d’individus. »

Enfin, le HCDH critique la disposition qui permet de d’annuler les baux sur la base d’une décision administrative : cela peut conduire à la perte d’accès aux édifices religieux historiques, ce qui « est particulièrement problématique pour les communautés ayant un petit nombre de temples, car cela limite la liberté de culte et contribue aux tensions sociales ».

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A propos, voici une image des vêpres de ce soir à la laure de Potchaïev. Les moines, le clergé et les fidèles d’une Eglise vilipendée et interdite…

Complotisme uniate

Le chef de l’Eglise grecque-catholique ukrainienne, Mgr Sviatoslav Shevtchouk, accuse l’Eglise orthodoxe ukrainienne de créer à l’étranger des paroisses parallèles et d’y attirer des Ukrainiens russophones…

Ce sont des « oligarques pro-russes » qui « se sont échappés d’Ukraine (sic) et créent des communautés ukrainiennes parallèles pour le compte des Russes », dit-il.

« Des prêtres de l’Église moscovite d’Ukraine viennent dans les centres sociaux et y créent des îlots de vie religieuse précisément pour attirer les gens. Leurs intentions sont très simples : créer un potentiel de protestation parmi nos émigrants, qui protesteront alors contre les politiques de leur État et seront pour la paix mondiale dans le contexte du monde russe. Cela devient un défi à la fois pour nos communautés, qui existent déjà depuis des décennies, et pour la diplomatie ukrainienne, qui voit le danger de manipuler les sentiments ou les besoins de nos concitoyens qui se retrouvent dans le réseau d’influences russes dans les pays européens. »

Sic.

Démocratie lettone

Le citoyen letton Jurij Zaitsev, ancien conseiller municipal de Daugavpils, la deuxième ville de Lettonie, est convoqué par les services spéciaux le 7 janvier pour un entretien préliminaire, en raison de ses… initiatives en faveur de l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

Jurij Zaitsev, qui réside actuellement en Irlande, a été partie prenante d’une pétition internationale demandant au président américain élu Donald Trump et au vice-président David Vance de protéger l’Église orthodoxe ukrainienne contre la répression en Ukraine. Et c’est lui, Jurij Zaitsev, qui a remis la pétition à la mission diplomatique américaine à Dublin.

Bref, signer une pétition contre la très réelle persécution de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, quand vous êtes letton, vous fait comparaître devant les services de sécurité, comme un terroriste.

Parce que, selon la russophobie balte intoxiquée par l’Ukrainomania, les orthodoxes ukrainiens sont des « moscovites »…

Prends ça, Poutine

Zelensky a décidé qu’à partir du 1er janvier (à l’expiration du dernier contrat quinquennal) le gaz russe ne passera plus par l’Ukraine. La conséquence est que l’Ukraine se prive de plus d’un milliard de dollars par an pour voir le gaz russe passer par son territoire. Car l’Ukraine n’achète plus de gaz russe depuis sa révolution de 2014. Du moins de ce gaz qui lui arrivait directement : l’Ukraine achète du gaz russe dans les pays occidentaux, beaucoup plus cher…

C’est la société GTS Operator qui s’occupait de regarder le gaz passer. C’est elle qui se retrouve avec un manque à gagner de près de 1,3 milliard de dollars par an. Autrement dit 85% de ses revenus. Résultat : elle quadruple le prix du transport du gaz pour les consommateurs ukrainiens…

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Le cours du gaz européen est monté à 50€ le mégawattheure aujourd’hui. On s’attend à ce qu’il monte à 60€ à court terme. Les sanctions vont continuer de fonctionner…

Stoltenberg au Bilderberg

Jens Stoltenberg a été nommé coprésident du groupe Bilderberg, en récompense de ses bons et loyaux services de secrétaire général de l’OTAN pour la guerre dans le monde, spécialement en Ukraine. Il prend la place du Néerlandais Victor Halberstadt, ancien conseiller de Goldman Sachs, mort en septembre.

Une nomination qui « cimente le rôle du groupe au cœur de la stratégie transatlantique », souligne le Guardian, qui remarque qu’un certain nombre des nouveaux collègues de Stoltenberg au Bilderberg ont bénéficié de la hausse des dépenses militaires ces deux dernières années…

  • L’ancien patron de Google, Eric Schmidt, « maintenant occupé à lancer une société de drones kamikazes destinée au lucratif marché ukrainien ».
  • Le suédois Marcus Wallenberg, président du fabricant de défense Saab « qui a bénéficié d’une augmentation de 71 % des commandes au cours des neuf premiers mois de 2024, en grande partie en raison de la guerre avec la Russie ».
  • Peter Thiel, fondateur de la société Palantir, entreprise d’analyse des données, financée et utilisée à ses débuts par la CIA, le FBI, la NSA, etc., qui a offert ses services à Kiev. Cette société a été « responsable de la plupart des cibles en Ukraine », affirmait début 2023 son PDG, Alex Karp, également membre du Bilderberg, et qui a récemment déclaré que les Etats-Unis allaient très vraisemblablement avoir une guerre sur trois fronts avec la Chine, la Russie et l’Iran… Tant que ça rapporte…