Lundi de la quatrième semaine de carême

L’hymne des vêpres pendant le carême, traduction Lemaître de Sacy, en alternance d’alexandrins et d’octosyllabes.

Audi, benígne Cónditor,
Nostras preces cum flétibus,
In hoc sacro jejúnio
Fusas quadragenário.

Dieu dont nul de nos maux n’a les grâces bornées
Refuge unique en nos douleurs,
Dans ce jeûne sacré de quarante journées,
Entends nos voix, reçois nos pleurs.

Scrutátor alme córdium,
Infírma tu scis vírium :
Ad te revérsis éxhibe
Remissiónis grátiam.

Tu vois notre cœur faible, impuissant à bien faire
Puisqu’à ton œil rien n’est caché.
Fais grâce à des pécheurs dont le regret sincère
Te cherche en quittant le péché.

Multum quidem peccávimus,
Sed parce confiténtibus :
Ad laudem tui nóminis
Confer medélam lánguidis.

Grand Dieu, nous l’avouons, nous sommes très coupables,
Mais nous t’offrons nos humbles vœux,
Montre en daignant guérir nos langueurs incurables
Que tu ne perds que l’orgueilleux.

Sic corpus extra cónteri
Dona per abstinéntiam,
Jejúnet ut mens sóbria
A labe prorsus críminum.

Fais qu’en ce jeûne saint l’abstinence pénible
Afflige tellement la chair
Que par un plus grand jeûne aux sens imperceptible
L’âme s’abstienne de pécher.

Praesta, beáta Trínitas,
Concéde, simplex Unitas,
Ut fructuósa sint tuis
Jejuniórum múnera.

Trinité souveraine, unique roi du monde,
Fais goûter aux vrais pénitents
Les admirables fruits que ta grâce féconde
Tire du jeûne en ce saint temps.


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2 réflexions sur “Lundi de la quatrième semaine de carême

  1. C’est une des rares hymnes que la commission d’Urbain VIII n’a pas modifiées. son texte est donc commun au bréviaire romain et à ceux des ordres religieux qui n’ont pas adopté sa réforme : bénédictins, cisterciens, dominicains, prémontrés…

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    • Mais (je ne vous apprends rien, c’est pour mes autres lecteurs) elle n’a pas pu échapper au tripatouillage des fabricants de la néo-liturgie qui prétendent avoir restitué les textes originaux, mais qui par haine du jeûne ont inventé les moches « sacrata in abstinentia » et « parcitatis munera ».

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