La ministre autrichienne des Affaires étrangères, Beate Meinl-Reisinger, a déclaré dans une interview au journal allemand Die Welt que son gouvernement est prêt à reconsidérer la position de neutralité de son pays et à envisager une adhésion à l’OTAN.
Car la neutralité en soi « ne nous protégera pas » face à une « Russie de plus en plus agressive ».
Elle reconnaît toutefois qu’il n’existe pas actuellement de majorité parlementaire ou publique en Autriche en faveur d’une adhésion à l’OTAN. (D’autant que la neutralité est inscrite dans la Constitution.) Mais elle affirme que les débats pourraient être « fructueux »…
Comme il paraît loin le temps où la ministre autrichienne des Affaires étrangères invitait Vladimir Poutine à son mariage… C’était Karin Kneissel, en 2018. Et depuis lors elle s’est installée en Russie, où elle ne se prive pas de donner son opinion…
Addendum
Karin Kneissel, qui dirige aujourd’hui le Centre d’observation géopolitique des questions clés pour la Russie (G.O.R.K.I.) à l’Université d’État de Saint-Pétersbourg, fait remarquer que la Russie peut mettre son veto à l’adhésion de l’Autriche à l’OTAN. La neutralité de l’Autriche était une idée de l’Union soviétique. Le traité du 15 mai 1955 qui a établi la République autrichienne, signé par les quatre alliés, « sert également de base juridique à la neutralité, qui a ensuite été officialisée par le Parlement autrichien à l’automne 1955 ». « Le Parlement autrichien ne peut pas simplement abolir la neutralité, même à la majorité des deux tiers, et déclarer : “Nous adhérons à l’OTAN”. Le rôle des quatre alliés qui ont signé le traité de 1955 doit toujours être pris en compte. Bien sûr, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis seraient très probablement ravis de dire : “L’Autriche est la bienvenue au sein de l’OTAN.” Mais la Russie, en tant que successeur de l’Union soviétique, pourrait très bien exercer son droit de veto. C’est l’argument juridique. »
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