La divine liturgie était retransmise par TVSoyouz ce matin de l’« Académie spirituelle » de Saint-Pétersbourg. Célébrée par le recteur, l’évêque Silouane de Peterhof (vicaire du métropolite). Il s’agit de la « messe de rentrée ». Musicalement somptueuse, avec pas moins de trois chœurs (sans compter celui des prêtres) : un grand chœur de jeunes filles à la tribune, un chœur de séminaristes à droite du sanctuaire et un chœur mixte, d’étudiants et étudiantes de l’Académie, à gauche du sanctuaire.
L’Académie comprend deux facultés : une faculté de théologie et pastorale (le séminaire, réservé aux hommes), et une faculté d’arts ecclésiastiques : direction chorale et iconographie, ouverte aux femmes. La formation de chef de chœur dure quatre ans à temps plein (réservée aux internes) : on comprend mieux la qualité des chants des églises orthodoxes russes.
La doyenne de la faculté d’arts ecclésiastiques, vice-rectrice de l’Académie pour la culture, est la sœur du patriarche Cyrille, Elena Goundyaev. On l’aperçoit aller communier à 1h55, et à 2h20 (à gauche). Elle fut en 1977 l’une des quatre premières élèves de l’école de chef de chœur. Par ailleurs elle a créé dès 1990 une école paroissiale théologique pour enfants, et cofondé le lycée orthodoxe.
Jéricho est la figure de ce monde où, chassé du paradis, c’est-à-dire de la Jérusalem céleste, Adam est descendu par la déchéance de sa prévarication, passant de la vie aux enfers. (…) Bien changé de l’Adam qui jouissait d’un bonheur sans trouble, dès qu’il se fut abaissé aux fautes du monde, il rencontra des larrons ; il ne les aurait pas rencontrés, s’il ne s’y était pas exposé en déviant du commandement céleste. Quels sont ces larrons, sinon les anges de la nuit et des ténèbres (…) ? Ils nous dépouillent d’abord des vêtements de grâce spirituelle que nous avons reçus, et c’est ainsi qu’ils ont coutume d’infliger des blessures : car si nous gardons intacts les vêtements que nous avons pris, nous ne pouvons sentir les coups des larrons. Prenez donc garde d’être d’abord dépouillé, comme Adam a d’abord été mis à nu, dépourvu de la protection du commandement céleste et dépouillé du vêtement de la foi : c’est ainsi qu’il a reçu la blessure mortelle à laquelle aurait succombé tout le genre humain, si le Samaritain n’était descendu pour guérir ses cruelles blessures.
(…) Donc ce Samaritain qui descendait – « Qui est descendu du ciel, sinon celui qui est monté au ciel, le Fils de l’homme, qui est au ciel ? » – voyant cet homme à demi mort, que personne jusque-là n’avait pu guérir (comme celle qui avait un flux de sang et avait dépensé toute sa fortune en médecins), s’est approché de lui, c’est-à-dire en acceptant de souffrir avec nous s’est fait notre proche et, en nous faisant miséricorde, notre voisin. (…)
Mais ce Samaritain n’avait pas le loisir de demeurer longtemps sur terre : il lui fallait retourner au lieu d’où il était descendu. Aussi le jour suivant – quel est cet autre jour ? Ne serait-ce pas celui de la résurrection du Seigneur, celui dont il est dit : Voici le jour que le Seigneur a fait ? – il tira deux deniers et les remit à l’hôtelier et il dit : prenez soin de lui. Qu’est-ce que ces deux deniers ? Peut-être les deux Testaments, qui portent empreinte sur eux l’effigie du Père éternel, et au prix desquels sont guéries nos blessures. (…)
L’hôtelier donc, c’est celui qui a dit : « Le Christ m’a envoyé prêcher l’évangile. » Les hôteliers sont ceux auxquels il est dit : « Allez dans le monde entier, et prêchez l’évangile à toute créature » ; et « quiconque croira et recevra le baptême sera sauvé » : oui, sauvé de la mort, sauvé de la blessure qu’ont infligée les larrons. (…)
Puis donc que nul n’est plus notre prochain que celui qui a guéri nos blessures, aimons-le comme Seigneur, aimons-le aussi comme proche : car rien n’est si proche que la tête pour les membres. Aimons aussi celui qui imite le Christ ; aimons celui qui compatit à l’indigence d’autrui de par l’unité du corps. Ce n’est pas la parenté qui rend proche, mais la miséricorde ; car la miséricorde est conforme à la nature : il n’est rien de si conforme à la nature que d’aider celui qui participe à notre nature.
Extraits du traité de saint Ambroise sur l’Evangile de Luc, traduction Sources chrétiennes, Cerf.
La divine liturgie était retransmise ce matin par TVSoyouz depuis la cathédrale du monastère Saint-Nicolas d’Ougrech, dans la banlieue sud de Moscou. Parce que c’est aujourd’hui la fête de saint Pimène d’Ougrech, qui releva le monastère au milieu du XIXe siècle, y construisit cinq églises et posa la première pierre de la cathédrale peu avant sa mort. L’abbé Pimène a été canonisé en 2000. C’est donc cette année le 25e anniversaire de sa canonisation, et aussi le 145e anniversaire de sa mort, et le 425e anniversaire de la fondation du monastère. Les lieux ont été dévastés pendant la période bolchevique. L’impressionnante cathédrale a été reconstruite à l’identique entre 2006 et 2009. Pimène voulait que les fidèles venant de Moscou aient l’impression d’arriver à Jérusalem. D’où le mur qu’il fit construire, sur le modèle des murs de Jérusalem tels qu’on le voit sur les icônes. Ce mur a été soigneusement restauré.
Le laïc qu’on voit à la fin, qui dit quelques mots et reçoit une prosphore bénie, est Arkadi Gostev, le directeur du Service fédéral pénitentiaire de Russie (sous sanctions occidentales pour avoir maintenu en prison Navalny). Parce que le service pénitentiaire a largement contribué à l’édification d’une église dans l’enceinte du monastère en l’honneur du saint abbé Pimène, en 2022. Et en 2024 Pimène a été nommé saint patron des employés du système pénitentiaire de Russie.
Zelensky a signé la loi « Sur les fondements de la politique d’État relative à la mémoire nationale du peuple ukrainien ». Elle définit notamment le concept de « rachisme ». Le « rachisme » est « un nouveau type d’idéologie et de pratiques totalitaires qui sous-tendent le régime formé dans l’État agresseur (la Russie) et qui s’appuient sur les traditions du chauvinisme et de l’impérialisme russes, les pratiques du régime communiste de l’URSS et le national-socialisme (nazisme) ».
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Le drapeau ukrainien qui ornait la façade du Musée national de Prague depuis le début de la guerre en Ukraine a été enlevé et remplacé par le portrait de « Lucy ». Pour la première fois, les restes des « australopithèques » « Lucy » et « Selam » sont exposés en Europe. Mais les Ethiopiens ont exigé le retrait du drapeau ukrainien, déclarant que l’exposition ne pourrait avoir lieu si le drapeau restait sur la façade à côté de la bannière de l’exposition. Lucy est un agent russe.
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Parmi les innombrables vidéos de capture d’Ukrainiens par les agents de recrutement pour les envoyer mourir sur le font, certaines montrent comment les victimes réussissent à s’échapper. Celle-ci est particulièrement caricaturale. Les recruteurs s’acharnent à vouloir pousser la porte alors qu’il faut la tirer, et comme ils n’y arrivent pas ils abandonnent. Malheureusement c’est rarement drôle. Le même jour, ils ont pris un homme dans sa voiture, laissant ses enfants, des jumeaux de sept ans, sur le bord de la route. Le même jour, ils ont embarqué un prêtre qui venait de célébrer les funérailles d’un soldat. Il y a quelques jours avait circulé une vidéo où l’on voyait les recruteurs sortant de force un homme de sa voiture, sous les hurlements de ses petites filles terrorisées.
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Le Berliner Zeitung fait une découverte…
« Le double jeu de Macron : la France importe du GNL russe comme personne »
« Bien que la France proteste toujours bruyamment contre l’opération militaire du Kremlin, ses importations de gaz naturel liquéfié russe augmentent. À quoi servent les sanctions ? Le dirigeant français s’est rangé du côté de l’Ukraine dès le début de l’opération militaire spéciale de la Russie. En même temps, la France a importé plus de gaz naturel liquéfié russe au cours des trois premiers mois de 2025 que tout autre pays membre de l’Union européenne, par rapport à la même période l’année dernière. »
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Andrey Paroubiy, président du Parlement ukrainien entre 2016 et 2019, a été tué par balles à Lvov. Un ancien officier du SBU, Vasily Prozorov, témoigne : « Cette personne a le sang de milliers de citoyens innocents sur les mains, ceux de Kiev, d’Odessa et du Donbass. » Selon lui, Paroubiy a recruté des centaines de militants et combattants néo-nazis (Auto-Défense et Secteur droit), et joué un rôle central dans l’escalade de la violence le 18 février 2014, pendant les événements de Maïdan. Et « il a été l’un de ceux qui ont inspiré et aidé à créer les bataillons de volontaires en mai et juin 2014, qui ont inondé le Donbass de sang. » Rodion Mirochnik, ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères, souligne le rôle que joua Paroubiy dans la formalisation législative du néo-nazime ukrainien, et selon lui son assassinat relève du nettoyage du champ politique par l’entourage de Zelensky.