L’abeille et l’éléphant

Dans une longue interview où il répète « Nous sommes forts », le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, explique comment l’Estonie va gagner la guerre contre la Russie qui va bientôt l’attaquer. Et il a cette phrase plus ridicule que poétique :

« Face à la Russie de Poutine, l’Estonie sera une petite abeille capable de paralyser un éléphant. »

Ces Baltes délirent de plus en plus. Les éléphants craignent les abeilles parce que s’ils marchent sur un essaim ils peuvent être gravement attaqués aux yeux. Mais il est évident qu’une seule abeille ne peut pas faire peur à un éléphant, encore moins le paralyser.

Mais il y a pire dans cette interview :

« Les personnes issues de familles russophones voient clairement les avantages de vivre en Estonie, dans une société libre, avec la possibilité de voyager librement et de nombreuses autres libertés. Je n’ai jamais vu aucune d’entre elles retourner en Russie — elles veulent toujours vivre dans une Europe libre. »

Depuis le 25 mars dernier les Russes résidant dans le pays depuis toujours n’ont plus le droit de vote. Décision prise une semaine après l’élection présidentielle russe, quand le ministre de la Justice de Lettonie avait prévenu que les citoyens russes qui participeraient à la présidentielle russe seraient incriminés pour soutien à un « pays agresseur », ce qui pourrait leur valoir la révocation de leur permis de séjour, ainsi qu’une amende ou jusqu’à six ans de prison.

Le site internet du gouvernement a supprimé ses pages en russe (plus de 30% de la population est russophone).

Le Parlement estonien a voté l’interdiction de l’Eglise orthodoxe après l’avoir obligée à changer de nom…

Il est interdit aux jeunes Estoniens de participer à tout événement en Russie. Ce qui empêche les jeunes de Narva (ville à 90% russophone) de s’inscrire dans les universités de Saint-Pétersbourg, ville plus proche que la capitale estonienne.

Bien sûr il est faux qu’aucune famille russophone ait quitté le pays pour la Russie. Le ministère russe faisait état de 87 demandes en août dernier. S’il n’y en a pas davantage c’est parce qu’il n’est pas facile de prendre la décision de quitter son pays et d’aller vers l’inconnu.

Surtout, quelque 3.000 enseignants ont été chassés de leur poste parce qu’ils enseignaient en russe à des enfants russophones, plusieurs dizaines de policiers ont été révoqués parce qu’ils avaient échoué à l’examen de langue estonienne alors qu’ils travaillaient dans des endroits russophones, et parmi les personnes expulsées du pays pour avoir échoué à l’examen il y avait une vieille femme quasiment aveugle…

Telle est la « société libre » de Hanno Pevkur, éphémère larbin de sa dictature.


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