Tradition bouffe-curé

Vu sur le Salon beige. C’est au CHU de Cannes, l’hôpital Simone Veil… La propagande laïcarde antichrétienne d’antan, pour célébrer les 120 ans de la loi de persécution. La tradition bouffe-curé n’est donc pas morte. Alors que l’Eglise est à l’agonie… mais elle dérange donc toujours.

On remarque particulièrement « la République qui s’élève vers le ciel »… Pourtant Viviani avait dit : « Nous avons éteint dans le Ciel des étoiles qu’on ne rallumera plus. Nous avons appris au travailleur, au misérable, que le Ciel ne renferme que des chimères. »

L’Eglise LGBT

Léon XIV a nommé Mgr Ramón Bejarano évêque de Monterey, en Californie.

Ramón Bejarano s’était fait connaître notamment comme évêque auxiliaire de San Diego, quand il avait célébré la messe LGBT annuelle le dimanche 13 juillet, avec le soutien de l’évêque Michael Pham, l’un des premiers nommés par Léon XIV. Un vieux militant LGBT drag queen – ancien commissaire de police de San Diego – avait pris la parole pour remercier l’évêque de son soutien à la communauté LGBT. Et l’évêque l’avait béni. Il y avait là aussi le maire de la ville, ouvertement inverti. Et la messe était concélébrée par des prêtres « de plusieurs paroisses de San Diego qui exercent leur ministère auprès de la communauté LGBTQ ».

En ce qui concerne la messe traditionnelle, il ne pourra pas faire pire que son prédécesseur Daniel Garcia qui l’avait éradiquée du diocèse avant de partir pour Austin.

Jeudi de la troisième semaine de l’Avent

Un beau répons des matines :

℟. Præcúrsor pro nobis ingréditur Agnus sine mácula, * Secúndum órdinem Melchísedech Póntifex factus in ætérnum et in sǽculum sǽculi.
℣. Ipse est rex iustítiæ, cuius generátio non habet finem.
℟. Secúndum órdinem Melchísedech Póntifex factus in ætérnum et in sǽculum sǽculi.

Marchant devant nous, l’Agneau sans tache s’avance pour nous, ayant été fait Pontife, selon l’ordre de Melchisédech, pour l’éternité et les siècles des siècles. Lui-même est le Roi de justice, dont la génération n’a pas de fin, ayant été fait Pontife, selon l’ordre de Melchisédech, pour l’éternité et les siècles des siècles.

*

O Adonái, et Dux domus Israël, qui Móysi in igne flammæ rubi apparuísti, et ei in Sina legem dedísti : veni ad rediméndum nos in bráchio exténto.

O Adonaï, et Conducteur de la maison d’Israël, qui avez apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné la loi sur le Sinaï : venez pour nous racheter par la puissance de votre bras.

Coup de théâtre à Bruxelles

Alors que le sommet européen des deux prochains jours à Bruxelles devait d’abord être consacré à convaincre les récalcitrants, menés par le Premier ministre belge Bart De Wever, qu’il faut absolument s’emparer des fonds russes gelés pour aider l’Ukraine, Viktor Orban a twitté :

Une victoire pour les Patriotes.eu : les Bruxellois ont reculé, les avoirs russes ne seront pas à l’ordre du jour du Conseil européen de demain. La Commission fait désormais pression pour obtenir des prêts conjoints, mais nous ne laisserons pas nos familles payer la facture de la guerre en Ukraine.

Cela semble confirmé par une confidence de Peter Moors, l’ambassadeur de Belgique à l’UE, entre deux portes : « Nous faisons marche arrière. »

Et aussi par le fait que Bart De Wever, voyant de son balcon un attroupement de journalistes, leur a demandé qui ils attendaient. Ils ont répondu : Orban. Il a repris : « Ah, envoyez-le-moi, j’ai quelque chose à lui dire ! »

Ce revirement de la Commission est sans doute dû en partie au fait que l’agence Fitch a fait savoir qu’elle devrait revoir à la baisse la note de crédit d’Euroclear si l’UE s’emparait des fonds russes. Et peut-être aussi au fait que les Russes soulignent qu’il y a deux fois plus de fonds européens en Russie que de fonds russes en Europe…

Le Missel de Stowe

Voici présenté pour la première fois le « Missel de Stowe », texte latin et traduction française par Stéphane Torquéau. C’est un témoin important de l’histoire de la liturgie, puisqu’il s’agit de l’unique missel de l’antique chrétienté celtique qui nous soit parvenu, en dehors du « Missel de Bobbio » qui est aujourd’hui davantage considéré comme un texte composite que comme un missel irlandais.

Son nom vient de ce qu’au début du XIXe siècle, alors qu’on ne connaissait pas son existence, on l’a découvert dans la collection de livres anciens du marquis de Buckingham en son château de Stowe House, en Angleterre. En 1883 la collection se retrouvera à la British Library, et les livres irlandais, dont le missel, seront remis à l’Académie royale d’Irlande où il se trouve toujours.

L’hommage qu’il contient permet de le dater assez précisément (entre 792 et 812) et de le localiser : il a été écrit au monastère de Tallaght, près de Dublin.

Il y a là non seulement l’ordinaire de la messe, mais aussi le rituel du baptême, un « rituel des malades », et une brève explication de la messe, très précieuse parce qu’elle montre notamment qu’avant la messe publique il y a un office de préparations des dons (comme dans la liturgie byzantine) et une fraction de l’hostie en parcelles, de 5 à 65 selon les temps et les fêtes, chaque nombre ayant une signification symbolique. Contrairement à la liturgie byzantine où l’on prélève les parcelles au moment de la préparation des dons, la disposition des parcelles (en forme de croix) ont lieu après la consécration, au moment de la fraction.

L’ordo missae est élaboré selon trois sources : le missel romain, avec notamment le canon (curieusement appelé « du pape Gélase »), des influences byzantines (la prière litanique qui en vient directement mais qui est dite « de saint Martin »), et tout un ensemble de prières qui sont spécifiquement irlandaises, avec notamment deux très longues litanies des saints, et de belles prières pour la communion. Il y a aussi le « commencement de la messe pour les pénitents vivants » et les oraisons pour la messe des morts. L’analyse de la messe par Stéphane Torquéau permet d’en suivre pas à pas le déroulement et de voir les variantes des textes empruntés au missel romain.

Le rituel du baptême est également influencé par la liturgie byzantine : on voit que les trois sacrements de l’illumination sont donnés en même temps (y compris aux petits enfants) : baptême, confirmation, eucharistie, la confirmation étant une onction du chrême accompagnée de trois oraisons.

Quiconque s’intéresse à la liturgie fera de passionnantes découvertes qui sont autant d’aliments à la méditation et à la prière.

Publié par les éditions Ar Gedour, le livre doit être commandé sur le site lulu.com.

L’original du « Missel de Stowe » est intégralement visible sur le site Irish Script on Screen. Voici la première page, qui est le prologue de saint Jean, et le début de la messe (Peccavimus, Domine …). Stéphane Torquéau donne opportunément les numéros de folio de l’original dans le texte latin.