Sainte Martine

Urbain VIII a institué cette fête en 1635 pour honorer une vierge martyre un 1er janvier d’on ne sait quelle année, ni même quel siècle, mais dont on venait de retrouver les reliques dans l’église de Rome portant son nom.

Sur cette église et les hymnes d’Urbain VIII, voir 1, 2, 3, 4.

Le martyrologe de ce jour se conclut par la mention de « sainte Bathilde, reine, célèbre par sa sainteté et ses miracles éclatants ». Voici le début de la Vie de sainte Bathilde, émouvante dans sa simplicité, rédigée par un moine de Chelles peu après sa mort, dépourvue des excès hagiographiques… qui y seront ensuite ajoutés. Bathilde avait fondé deux monastères à Chelles, un de moines et un de moniales, où elle vécut les dernières années de sa vie.

Béni soit le Seigneur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité et qui fait tout en tous, dans le vouloir et l’agir. C’est dans les mérites et les vertus des saints qu’il faut le chanter avant tout, lui qui de petits les a rendus grands, lui qui en effet relève le pauvre de la poussière et le fait s’asseoir avec les princes de son peuple, comme justement il l’a fait avec cette grande femme, la reine Bathilde. Appelée par la providence divine des régions au-delà de la mer et vendue pour un petit prix, elle est devenue la précieuse perle de Dieu. Elle fut recueillie par le chef des Francs, le célèbre Erchinoald, et resta honnêtement à son service pendant son adolescence, si bien que sa manière de vivre, pieuse et admirable, plut autant au chef qu’à ses serviteurs. Elle avait en effet une âme douce, vivait dans la sobriété, cultivant la prudence et évitant le mal. Elle n’était ni légère ni présomptueuse dans ses paroles et honnête dans toutes ses actions. Elle venait de la race des Saxons et était d’aspect agréable et délicat, son visage était joyeux et sa démarche noble. Elle plut donc à Erchinoald qui la désigna pour s’occuper de sa vaisselle et rester fidèlement à son service comme échanson. Elle ne conçut aucun orgueil de sa nouvelle dignité, au contraire, bien établie dans l’humilité, elle était toujours obéissante et aimable envers ses compagnes, acceptant avec honneur de servir les anciens. Elle enlevait les chausses de leurs pieds, les lavait, apportait de l’eau pour le bain et préparait leurs vêtements, accomplissant tout cela de bonne humeur, sans plainte aucune.

Ce noble comportement fit qu’elle grandit dans l’estime et l’amour de ses compagnes et qu’elle obtint une heureuse renommée au point que, lorsque décéda la femme du chef Erchinoald, celui-ci décida de prendre l’honnête vierge Bathilde comme nouvelle épouse. L’ayant appris, celle-ci essaya discrètement mais avec soin de se soustraire à sa vue. Alors qu’on venait pour l’appeler en présence d’Erchinoald, elle se cacha dans un coin, vêtue de haillons, afin que personne ne puisse découvrir qu’elle se trouvait là. Telle une vierge prudente et attentive elle fuyait les vains honneurs et aimait l’humilité ; elle essayait, si elle le pouvait, d’éviter le lit d’un homme, pour pouvoir se donner à l’époux spirituel et céleste. Tout cela était sans doute permis par la providence : Erchinoald, voyant qu’on ne trouvait pas l’épouse demandée, prit finalement une autre femme. Ce ne fut qu’ensuite qu’elle fut reconnue et que, par un signe de Dieu, celle qui évita de devenir l’épouse du chef franc devint finalement la femme de Clovis, fils du roi Dagobert. Par le mérite de son humilité elle fut portée à un plus grand honneur. La providence divine voulut ainsi l’honorer : alors qu’elle essayait de se tenir éloignée d’un des serviteurs du roi, elle devait finir par être unie au roi lui-même et à donner naissance à une descendance royale. Ceci est maintenant visible aux yeux de tous, un de ses descendants occupant maintenant le trône.


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