Mardi dernier, la messe rappelait le miracle de l’huile remplissant tous les vases de la pauvre veuve par l’intercession d’Elisée, et jeudi prochain elle rappellera la résurrection du fils de la Sunamite par le même Elisée. Entre les deux il y a un autre miracle moins célèbre et dont la liturgie ne fait pas état, du moins directement :
Et il vint un homme de Baal-Salisa, qui portait à l’homme de Dieu des pains des prémices, vingt pains d’orge, et du froment nouveau dans son sac. Elisée dit : Donnez à manger au peuple. Son serviteur lui répondit : Qu’est-ce que cela pour servir à cent personnes ? Elisée dit encore : Donnez à manger au peuple ; car voici ce que dit le Seigneur : Ils mangeront, et il y en aura de reste. Il servit donc ces pains devant ces gens ; ils en mangèrent, et il y en eut de reste, selon la parole du Seigneur.
C’est presque mot pour mot les miracles de multiplication des pains dans les Evangiles. Dont celui de ce dimanche, qui est la multiplication des pains selon saint Jean, exposée de façon eucharistique comme le soulignent les premiers mots : la Pâque était proche. Et ce récit sera suivi du discours sur le pain de vie.
On remarque que lorsque le Messie est là, l’abondance messianique dépasse de loin l’annonce qu’en faisaient les prophètes : Avec 20 pains Elisée donne à manger à 100 personnes, avec 5 pains Jésus donne à manger à 5.000 hommes sans compter les femmes et les enfants.
Dans l’évangile on remarque l’insistance sur le 5 : il convient d’ajouter que le mot « pain » apparaît 5 fois dans le texte, de même que le mot « Jésus » : Jésus est le pain. Le nombre 5 indique ce qui est consacré : David fuyant Saül avait demandé cinq pains au prêtre de Nobé, qui n’en avait pas d’autres que les « pains de proposition », les pains consacrés à Dieu exposés sur une table d’or. Episode que rappelle Jésus lui-même dans l’évangile de saint Matthieu.
Le nombre 5 se trouve déjà dans le récit d’Elisée, puisque 100 c’est cinq fois 20.
D’autre part le nombre 5 apparaît cinq fois dans l’évangile de saint Jean, de même que les mots « saint », « d’en haut », « royaume ». Les 5.000 sont donc les saints, au sens que ce mot a dans les épîtres de saint Paul : les fidèles baptisés, donc l’Eglise, ceux qui sont nourris par le pain eucharistique donné en abondance.
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• Le propre de la messe à Triors.
• Le propre de la messe à En Calcat en 1956.
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