Détourner l’opéra russe

Au lieu d’interdire les opéras russes (puisqu’il y en a qui trouvent que ce n’est pas bien), on peut les détourner et les faire participer à la propagande russophobe. C’est ce qui se fait avec Boris Godounov à l’Opéra national d’Amsterdam.

Garantie de véracité : le metteur en scène est russe : Kirill Serebrennikov. Evidemment fanatiquement anti-Poutine.

Il centre l’œuvre non sur le rôle titre (Boris Godounov Poutine) mais sur « le peuple » (opprimé par Poutine) :

Le décor conçu par le metteur en scène lui-même exprime cette prédominance de façon impressionnante : vue en coupe d’un immeuble en béton typique de l’ère soviétique, dont chacun des dix-huit carrés abrite, à l’ombre de téléviseurs allumés sur la même chaîne diffusant la propagande du pouvoir, la vie d’une famille, comme autant de reflets, souvent tragiques, de la Russie d’aujourd’hui.

Le pire est que l’ahuri qui a pondu l’article (dans Diapason, le seul magazine de musique classique qui reste) doit vraiment croire ce qu’il écrit : les Russes d’aujourd’hui vivent dans des cubes de béton soviétiques, regardent tous la même chaîne de télévision et ont une vie souvent tragique…

Toutefois la réussite n’est pas totale. A cause notamment du « Boris Godounov en costume bleu et cravate rouge, évoquant davantage Donald Trump que Vladimir Poutine ». Et le faux Dimitri « n’est plus qu’un livreur de repas à domicile » dans l’acte polonais qui est un « fantasme télévisuel américain ».

Pour qu’on comprenne bien qu’il s’agit d’une dénonciation de la Russie soviétique de Poutine, on a ajouté des textes parlés, au début et entre les actes : des propos de dissidents lors des procès de l’ère communiste…


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Une réflexion sur “Détourner l’opéra russe

  1. même âneries à l’Opera du Capitole a Toulouse

    c’est incompréhensible pour beaucoup et détourne l’auditeur de l’œuvre

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