On fait mémoire du pape saint Silvère, premier nommé dans le martyrologe. Où l’on voit aussi saint Novat et sainte Florentine. Celle-ci se trouve également dans le synaxaire byzantin à cette date, mais la fête est celle de « saint Méthode de Patare ». Coïncidence : saint Silvère avait d’abord été exilé à Patare. Mais, s’il écrivit une de ses œuvres à Patare, il semble que Méthode fût évêque d’Olympe et c’est sous ce nom qu’on le connaît en Occident. Essentiellement pour son Banquet, un dialogue entre dix vierges, imité de Platon. L’œuvre se termine par un chant en 24 strophes en acrostiche alphabétique. En voici les premières, précédées du refrain. On y voit des allusions à la parabole des dix vierges, au psaume 44, et au Cantique des cantiques, qui sont un leitmotiv du livre. La bien jolie traduction est de Victor-Henry Debidour (1911-1988) pour les Sources chrétiennes.
‘Αγνεύω σοι καί λαμπάδας φαεσφόρους
κρατούσα, νυμφίε, ύπαντάνω σοι.
Pour toi je me tiens pure !
Avec nos lampes radieuses
Tenues d’une main ferme,
Époux, je viens à ta rencontre.
Vierges, du haut des cieux a retenti
La voix résurrectrice ! elle nous crie :
En robe blanche, avec vos lampes, hâtez-vous
Vers l’Orient à la rencontre de l’Époux !
Éveillez-vous, que sur le seuil ne vous devance
L’irruption de votre Roi !
Le bonheur d’ici-bas, lourd de sanglots,
Et les amours et les molles délices
De cette vie, j’ai passé hors ! Et maintenant
C’est dans tes bras vivifiants que je désire
Trouver refuge, avec les yeux fixés toujours
Sur Ta splendeur, ô Bienheureux !
Éphémère union, lit nuptial,
Et demeure dorée, tout, cela, Roi,
Je l’ai quitté pour Toi : en robe immaculée
Je suis venue pour être admise moi aussi
A pénétrer, en premier rang, aux Épousailles
De béatitude, avec Toi
Les mille et mille ruses charmeresses
Du vieux Serpent, j’ai su leur échapper,
O Bienheureux ! la flamme ardente du brasier,
J’ai eu aussi à l’endurer, et les assauts
Des bêtes fauves déchaînées contre ma vie
En T’attendant venir des Cieux !
J’ai oublié la terre de mes pères
Dans mon élan, ô Verbe, vers ta Grâce !
J’ai oublié les chœurs des vierges de mon âge ;
Ni ma mère, ni la lignée dont je suis née
N’ont plus de quoi flatter en moi aucun orgueil :
Toi seul, ô Christ, es tout pour moi !
Dispensateur du don de Vie, ô Christ,
Salut à toi, Lumière sans déclin !
Nous t’acclamons : veuille accueillir notre cantique
Car c’est un chœur tout virginal qui te l’adresse,
Fleur de Perfection, Amour de l’âme, ô joie,
Connaissance ! Sagesse ! ô Verbe !
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