
L’évangile de ce jour est celui de l’annonciation à Zacharie, dans saint Luc. La parallèle avec l’annonciation à Marie est patent et évidemment voulu. Mais on peut voir aussi que cet épisode est tout tissé de références à l’Ancien Testament.
La plus visible est sans doute la référence aux vieux couples stériles qui vont miraculeusement procréer, d’abord et avant tout Abraham et Sara, qui vont engendrer le peuple d’Israël.
La mention qu’il ne boira pas de vin et de boisson fermentée (une des règles du nazirat, de la sainteté « nazaréenne ») renvoie aussi à l’annonciation à la mère de Samson, qui par ailleurs ressemble beaucoup à l’annonciation à Marie.
Or il y avait un homme de Saraa, de la race de Dan, nommé Manué, dont la femme était stérile. Et l’ange du Seigneur apparut à sa femme, et lui dit : Tu es stérile et sans enfants ; mais tu concevras et tu enfanteras un fils. Prends donc garde de ne pas boire de vin, ni rien de ce qui peut enivrer, et de ne rien manger d’impur ; parce que tu concevras et tu enfanteras un fils, sur la tête duquel le rasoir ne passera point ; car il sera nazaréen, consacré à Dieu dès son enfance et dès le sein de sa mère, et c’est lui qui commencera à délivrer Israël de la main des Philistins.
Samson sera « nazaréen » dès le ventre de sa mère. Comme Jean Baptiste. Comme Jérémie. Comme Isaïe aussi selon l’interprétation traditionnelle du chapitre 49.
« Le Seigneur m’a appelé dès le sein de ma mère ; lorsque j’étais encore dans ses entrailles, il s’est souvenu de mon nom. Il a rendu ma bouche semblable à un glaive acéré, il m’a protégé à l’ombre de sa main ; il a fait de moi comme une flèche choisie, il m’a caché dans son carquois. » Etc.
Jean marchera devant le Seigneur dans l’esprit et la puissance d’Elie. Ceci renvoie à la toute fin de la prophétie de Malachie, c’est-à-dire à la dernière parole d’un prophète de l’Ancien Testament. Celui qui vient juste après… Zacharie. Malachie qui vient de transmettre cette parole de Dieu :
« Voici que j’envoie mon ange (mon messager) qui préparera la voie devant ma face, et aussitôt viendra dans son temple le Dominateur que vous cherchez, l’ange de l’alliance que vous voulez. »
Jean sera grand devant le Seigneur. Et Jésus le soulignera. Dans l’Ecriture, peu de personnages sont qualifiés de grands : Moïse, Job, et… Naaman, le général syrien, qui était… « grand devant son seigneur ». Or Naaman, guidé par Elisée, le successeur d’Elie, va se plonger dans le Jourdain, et, baptisé dans le fleuve où Jean baptisera, il est guéri de sa lèpre.
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