
Dans l’antiquité chrétienne, la fête de ces deux derniers martyrs de Julien l’Apostat – cités dans le Canon romain – était assez importante pour être dotée d’une vigile et d’antiennes propres. Celles du Benedictus et du Magnificat sont particulièrement intéressantes.
Dans celle du Benedictus on croit y entendre des échos de la Sainte Ecriture (Apocalypse, Ecclésiastique, Sagesse, Machabées…), mais on ne trouvera aucune source précise. Cependant, telle ou telle expression se retrouve dans d’autres pièces liturgiques, ce qui accroît l’impression d’être en terrain connu…
Isti sunt Sancti, * qui pro Christi amóre minas hóminum contempsérunt : sancti Mártyres in regno cælórum exsúltant cum Angelis. O quam pretiósa est mors Sanctórum, qui assídue assístunt ante Dóminum, et ab ínvicem non sunt separáti !
Ceux-ci sont des Saints qui, pour l’amour du Christ, ont méprisé les menaces des hommes : les saints Martyrs se réjouissent avec les Anges dans le royaume des cieux. Oh ! Qu’elle est précieuse la mort de ces Saints, qui se tiennent constamment en présence du Seigneur ; ils n’ont point été séparés l’un de l’autre !

Celle du Magnificat cite Apocalypse 11,4 et 6, et ajoute que si ces martyrs ont le pouvoir de fermer et d’ouvrir le ciel c’est que leurs langues sont devenues des clefs du ciel. On la retrouvera dans les livres médiévaux pour l’octave des apôtres Pierre et Paul et le commun « de deux apôtres ».
Isti sunt * duæ olívæ, et duo candelábra lucéntia ante Dóminum ; habent potestátem cláudere cælum núbibus et aperíre portas eius, quia linguæ eórum claves cæli factæ sunt.
Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui luisent devant le Seigneur ; ils ont le pouvoir de fermer le ciel en le couvrant de nuages, et d’en ouvrir les portes, car leurs langues sont devenues des clefs du ciel.

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