Le Sacré-Cœur

Veníte, cuncti cúrrite
Ad Cor Jesu mitíssimum :
Cunctos vocat : accédite
Ad Cor amóre sáucium.

Venez, tous ; vous tous, accourez
Vers le très doux Cœur de Jésus !
Tous, il vous appelle : approchez
De son cœur percé par l’amour.

Hic puræ mentes háuriunt
Ætérnæ fontes grátiæ ;
Abscónditos repériunt
Thesáuros sapiéntiæ.

C’est ici que les cœurs purs boivent
La grâce à jamais jaillissante :
C’est ici que de la sagesse
Ils trouvent les trésors secrets.

Qui sitítis justítiam,
Rebus spretis fallácibus,
Plenam hauríte grátiam
De Cordis Christi fóntibus.

Vous, les assoiffés de justice,
Qui dédaignez les biens trompeurs,
Buvez donc la grâce plénière
A sa source, le Cœur du Christ.

Hic floret innocéntia :
Hic inflammátur cáritas :
Hic reis datur vénia :
Hic sanátur infírmitas.

Ici l’innocence fleurit,
Ici l’amour flambe en brasier,
Ici le pécheur est lavé,
Ici le malade est guéri.

Hic casta spirant lília,
Quibus nitéscunt vírgines :
Hic ungúntur ad prǽlia
Mox coronándi púgiles.

Ici le lis immaculé,
Parure des vierges, embaume ;
Ici, pour remporter la palme,
Les lutteurs s’imprègnent de force.

Terræ cedant divítiæ ;
Mundi cedant inánia :
Nostræ Christus divítiæ,
Nobis Christus est ómnia.

Fuyez, richesses de la terre !
Fuyez, bagatelles du monde !
Le Christ, voilà notre richesse ;
Le Christ seul : pour nous tout est là.

Castis amícum méntibus,
Jesu Cor amantíssimum,
Puris amándum córdibus,
In corde regnet ómnium.

Il est l’ami des âmes pures,
Le cœur très aimant de Jésus ;
Des cœurs purs, ah, qu’il ait l’amour,
De tous les cœurs qu’il soit le Roi !

Jesu qui lux de lúmine
Plenus es sapiéntia,
Cordis plenitúdine
Da fluat in nos grátia.

Jésus, lumière de lumière,
Plénitude de la sagesse,
De votre Cœur puisse la grâce
Déborder et couler en nous.

Qui candor es, in méntibus
Lux una nostris fúlgeas ;
Qui cáritas es, córdibus
Ignis consúmens árdeas. Amen.

Vous êtes la clarté suprême ;
Brillez en nous, lumière unique ;
Vous êtes l’amour : feu ardent,
Brûlez et consumez nos cœurs ! Amen.

*

Cette séquence de la messe du Sacré-Cœur se trouvait encore dans le missel romano-lyonnais avant la destruction liturgique de 1969 (traduction dom Gaspar Lefebvre). Merci à Alexandre qui l’avait mise dans les commentaires en 2018. La première strophe se trouvait presque identique dans la messe publiée par l’archevêque de Paris Christophe de Beaumont en 1767 :

Venite, cuncti, currite
Ad Cor Jesu mitissimum:
Cunctos vocat, confidite;
Amoris est incendium.

Mais la suite était très différente. Une autre version est la septième strophe de l’hymne des premières vêpres de la « solennité du Cœur admirable de Jésus », de saint Jean Eudes (qui parle curieusement du Cœur… du Père) :

Venite, gentes, currite
Ad Cor Patris mitissimum:
Omnes amat, confidite,
Amoris est incendium.


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