Saint Bernard

Jam Regina discubuit,
Sedens post Unigenitum :
Nardus odorem tribuit
Bernardus, tradens spiritum.

La reine vient de prendre place, s’asseyant après le Fils unique ; Bernard apporte le parfum de nard, en rendant l’esprit.

Dulcis Reginæ gustui
Fructus sui suavitas :
Dulcis ejus olfactui
Nardi Bernardi sanctitas.

Douce, au palais de la Reine, est la suavité de son fruit ; doux est à ses narines la sainteté du nard de Bernard.

Cum esset in accubitu,
Fructus saporis intulit.
Cum esset in occubitu,
Nardus odorem obtulit.

Comme elle était sur le lit, elle apporta des fruits savoureux ; comme il était à la mort, il offrit l’odeur du nard.

Ille dulcis accubitus,
Propter saporem gloriae,
Iste dulcis occubitus
Propter odorem gratiae.

Là le doux repos, à la saveur de la gloire ; ici le doux trépas, à l’odeur de la grâce.

Venit Sponsa de Libano
Coronanda divinitus,
Ut Bernardus de clibano
Veniret sancti Spiritus.

L’Epouse vient du Liban pour être divinement couronnée, de sorte que Bernard puisse venir du fournil du Saint-Esprit.

Quæ est ista progrediens
Velut aurora rutilans ?
Quis est iste transiliens
Colles, Sanctis conjubilans ?

Qui est celle-ci qui s’avance comme l’aurore rougeoyante ? Qui est celui-ci qui franchit les collines, jubilant avec les saints ?

Hæc gloria terribilis
Sicut castrorum acies :
Hic gratia mirabilis
Ut Assueri facies.

Celle-ci est terrible dans sa gloire, comme une armée en ordre de bataille ; celui-là est admirable de grâce, comme le visage d’Assuérus.

Ora pro nobis Dominum,
Prædulcis fumi virgula :
Inclina Patrem luminum,
Pastor ardens ut facula.

Prie pour nous le Seigneur, très douce et légère fumée ; fais que s’incline vers nous le Père des lumières, pasteur ardent comme une torche.

Sit Trinitati Gloria,
Per quam triumphus Virginis,
Et Bernardi felicitas
Manent in cæli curia. Amen.

Gloire soit à la Trinité, par laquelle le triomphe de la Vierge, et la félicité de Bernard, demeurent à la cour céleste. Amen.

Cette hymne de la fête de saint Bernard a été composée peu après sa mort. J’en donne ici la version complète, chantée dans la vidéo par Giovanni Vianini (avec les strophes Cum esset et Ille dulcis qui ne figurent pas dans le bréviaire monastique). C’est un admirable poème, tout tissé du Cantique des cantiques, qui renvoie à la fois à la liturgie de l’Assomption et aux 86 Sermons sur le Cantique de saint Bernard. L’hymne montre que la fête de saint Bernard est étroitement liée à l’Assomption. Elle a lieu au sixième jour de l’octave, et c’est effectivement ce jour qu’est mort saint Bernard, qui avait prononcé quatre prodigieuses homélies pour la fête de l’Assomption, et une autre pour le dimanche dans l’octave… que Pie XII a supprimée.


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Une réflexion sur “Saint Bernard

  1. « de clibano
    Veniret sancti Spiritus ».

    Admirable. A garder en mémoire pour prier, avec entre autres « infúnde lumen cordíbus ». Je pars illico à la recherche de ces homélies en question.

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