À propos de Paroubiy

Andriy Paroubiy, assassiné dans une rue de Lvov, avait fondé en 1991 le « parti social-national d’Ukraine », en très claire référence au parti national-socialiste allemand, avec comme emblème celui de diverses organisations nazies dont la 2e division SS Das Reich (le drapeau deviendra ensuite celui du bataillon Azov). En 1998 il prend la direction des « Patriotes d’Ukraine », l’organisation paramilitaire du parti. En 2004 le parti abandonne ses trop visibles références nazies et devient Svoboda (tout en continuant à appeler à la lutte armée « contre les Moskals et les youpins »). Paroubiy intègre alors le parti Notre Ukraine, qu’il quittera en 2012. Durant le Maïdan (2013-2014), il est le commandant des « corps volontaires de sécurité » (les émeutiers néo-nazis qui occupent la place et les bâtiments officiels), et il devient secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale d’Ukraine. A ce titre il participe notamment à la guerre du Donbass et à la répression à Odessa. Au point qu’il était sous le coup d’une enquête pénale ukrainienne pour « le fait de la création et de la coordination de groupes armés publics afin de mener des émeutes à Odessa ». Dont celle qui mena à l’incendie de la maison des syndicats, qui fit au moins 42 morts. Député à partir de cette année-là, il fut président du parlement de 2016 à 2019. En 2018 il affirmait à la télévision : « Le plus grand homme qui a jamais pratiqué la démocratie directe était Adolf Hitler dans les années 30. »

C’est ce qu’il convient de garder à l’esprit quand on lit les éloges qui fleurissent.

Paroubiy était grec-catholique, comme Bandera, ce qui n’avait pas empêché le patriarche de Constantinople de le décorer de la Croix de saint André…. Le primat de l’Eglise grecque-catholique, Sviatoslav Chevtchouk, a déclaré que l’assassinat de Paroubiy est un « crime odieux dirigé contre le peuple ukrainien et notre État ». Paroubiy « était un véritable patriote qui a joué un rôle clé dans la vie publique et politique de l’Ukraine ». Soulignant son activité pendant le Maïdan, il affirme que « son service à l’Ukraine et son sacrifice sont un exemple à suivre. »

Radosław Sikorski, ministre polonais des Affaires étrangères : « J’ai rencontré Andrij Paroubiy comme commandant de la Garde du Maïdan (…). La nouvelle de son assassinat à Lviv est bouleversante. Je présente mes sincères condoléances à ses proches et à tout le peuple ukrainien, qui a perdu l’un de ses meilleurs fils. »

Roberta Metsola, présidente du Parlement européen : « Profondément choquée par le terrible assassinat de l’ancien président de la Verkhovna Rada, Andriy Paroubiy, à Lviv. Je présente mes sincères condoléances à sa famille et à ses amis. »


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