L’Eglise queer

Le pape a nommé Cristiana Perrella présidente de l’Académie pontificale des beaux-arts. La dame, qui avait été nommée membre de cette Académie par François, est la directrice artistique du Musée d’Art Contemporain de Rome. Une recrue de choix, donc.

En 2019 elle dirigeait une exposition intitulée « La fièvre de la nuit : concevoir la culture des boîtes de nuit, de 1960 à aujourd’hui ». Dans une interview, elle expliquait que ces boîtes de nuit « étaient des lieux où les gens pouvaient être eux-mêmes et affirmer publiquement leur identité », y compris l’identité « queer ».

En 2019, dans une interview à Medium, elle dit son admiration pour l’artiste Sarah Lucas, dont voici une œuvre :

Elle célèbre « la belle exposition organisée par Teresa Macri » : « Dieu est une œuvre de l’homme. »

Et aussi cet artiste de peintures murales :

Et encore la « dense exposition » des « Diagrammes d’Ettore Sotsass » :

Dans une autre interview elle célèbre le mouvement féministe italien qui a obtenu « des résultats considérables », tels que les référendums sur le divorce et l’avortement.

Elle fait l’éloge de la féministe australienne Rosi Braidotti « qui explore également sa sexualité de manière très ouverte ». Rosi Braidotti est la théoricienne de la pensée nomade (« le nomade n’a pas une identité fixe et stable, mais bien de multiples identités partielles et discontinues »), et du féminisme post-humaniste, post-anthropocentriste…

Elle célèbre les photographies des travestis du port de Gênes par Lisetta Carmi : « Il est incroyable de penser que ces photos ont été prises au milieu des années 60 avec cette idée de la féminité comme quelque chose de convoité, à atteindre. ».

En 2020, elle a organisé une exposition intitulée « Nus » : 90 photos du Chinois Ren Hang. Selon elle, certaines de ces photos sont « provocantes dans leur exposition des organes sexuels et dans les poses, qui renvoient parfois au sadomasochisme et au fétichisme ». Elle félicitera un journaliste pour son article :

Le 15 octobre 2020 elle dit qu’elle a hâte de voir la « superperformance » de Jacopo Benassi et Kinkareli « où la photographie et le corps entrent dans une nouvelle relation excitante » :

Screenshot

En 2021 elle organise l’exposition « Cult Fiction » : des affiches de films pornographiques dans les rues de Naples entre 1978 et 1981, qui reflètent, disait-elle, « à la fois le processus en cours de libération sexuelle et la permanence de la domination du regard masculin ».

En 2021 elle soutient la proposition de loi Zan visant à criminaliser la critique de la propagande LGBT.

Elle publie cette photo : « Bienvenue à Rome » :

Tout cela faisait clairement de Cristiana Perrella la candidate idéale pour la présidence de l’Académie pontificale des beaux-arts, qui a pour mission de « promouvoir l’étude, la pratique et le perfectionnement des Lettres et des Beaux-Arts, avec une attention particulière à la littérature d’inspiration chrétienne et à l’art sacré dans toutes ses expressions, et de promouvoir l’élévation spirituelle des artistes, en collaboration avec le Conseil Pontifical de la Culture ».


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11 réflexions sur “L’Eglise queer

  1. Je trouve désolant que ce blog nie par omission deux faits majeurs concernant le pape.

    Premièrement, il est de notoriété publique que le pape n’est pas libre de dire et de faire tout ce qu’il souhaiterait, du fait de la main mise par tout un système pourri sur le Vatican. Et cela ne date pas d’hier : Paul VI parlait déjà des fumées de Satan qui s’étaient infiltrées dans les couloirs du Vatican. Cela ne s’est pas amélioré depuis et cet article sur l’Académie pontificale des Beaux-Arts le confirme.

    En second lieu, il serait nécessaire de rappeler les dires du futur pape en 2012 où il affirmait clairement ce qu’est le mariage et ce qu’il n’est pas. Rappeler aussi le discours récent de Léon XIV, à la Basilique St-Pierre, sur le mariage et sur l’homosexualité, où il apprécie François comme ayant été un pape de miséricorde tout en en soulignant qu’il ne peut y avoir de miséricorde sans vérité, et en exprimant son choix de rappeler la doctrine de l’Eglise au risque de choquer les personnes LGBT. Cela permettrait de constater que Léon XIV n’est pas un François II.

    Ainsi, j’approuve la diffusion d’informations sur ce qui va mal dans l’Eglise, par exemple la nomination de tel ou tel personnage tordu à tel ou tel poste, mais je souhaiterais que l’information sur l’Eglise soit complète, et comporte aussi les discours clairs du pape, sur la doctrine par exemple. La faute par omission serait ainsi évitée.

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      • En effet et sachant que les idéologies, dont le communisme et le nazisme, ont une origine talmudique, on comprend mieux ce qui se passe dans le monde et dans l’Eglise. Mais chut! C’est tabou!

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    • Je regrette, mais je n’ai pas vocation à m’extasier quand un train arrive à l’heure. Je ne vois pas du tout l’intérêt d’aller chercher ce que pouvait dire le futur pape il y a 13 ans, surtout si c’est seulement pour dire ce qu’est le mariage. Il se trouve que François lui-même l’a dit à plusieurs reprises.

      J’attends le pape sur les faits, non sur ce qu’il dit. Or pour l’heure il n’a encore rien fait, sauf nommer des gens comme Cristiana Perella, regarder passer une manif LGBT par la Porte Sainte après avoir reçu James Martin, inaugurer le village écolo sans Dieu de Castel Gandolfo.

      (Au fait, Paul VI n’avait pas dit que les fumées de Satan étaient entrées au Vatican, mais qu’il avait le sentiment que les fumées de Satan, par quelque fissure, sont entrées dans le peuple de Dieu.)

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      • « (Au fait, Paul VI n’avait pas dit que les fumées de Satan étaient entrées au Vatican, mais qu’il avait le sentiment que les fumées de Satan, par quelque fissure, sont entrées dans le peuple de Dieu.) »

        Et ce qui est tragique, c’est de constater que c’est ce même Paul VI qui a contribué à ces fissures, et même à ouvrir en grand portes et fenêtres aux fumées de Satan. Les chrétiens-démocrates pleurnichent et se lamentent souvent sur les conséquences de leurs actes erronés, mais sans s’en repentir.

        Et Paul VI avait en tête de dédouaner le funeste concile V2 (arme de destruction massive). Le concile V2 n’est donc pas coupable, il est innocent de la crise de l’Église. Le vrai coupable, ce sont les « fumées de Satan ». Et toc!

        Le livre de Michel de St Pierre « les fumées de Satan » qui montrait les effets épouvantables du concile fut l’objet d’une vive réaction du déjà apostat épiscopat français le 8 décembre 1976.

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