On fait mémoire de l’Impression des Stigmates de saint François.
Dans le calendrier bénédictin on fait mémoire de sainte Hildegarde. Voici la fin de la vision deuxième du Scivias.
Lorsque l’agneau innocent fut suspendu à la croix, les éléments s’agitèrent ; parce que le très noble fils de la Vierge fut mis à mort corporellement par des mains homicides. Par cette mort, la brebis perdue fut ramenée vers les pâturages de vie.
En effet, lorsque l’antique persécuteur vit qu’il avait perdu cette brebis, à cause du sang que l’agneau sans tache avait versé, pour la rémission des péchés des hommes : alors il connut quel était cet agneau ; parce qu’il n’avait pu connaître auparavant, comment l’agneau céleste s’est incarné, sans la semence virile et sans aucune concupiscence du péché, dans le sein d’une Vierge, par l’opération du Saint-Esprit ; car le même persécuteur, au commencement de sa création, s’éleva au souffle de l’orgueil, se précipitant lui-même dans la mort, et éloignant l’homme de la gloire du paradis, sans que Dieu voulût lui résister par sa puissance, se réservant de l’emporter sur lui par l’humilité de son Fils. Et parce que Lucifer méprisa la justice de Dieu, par un juste jugement de Dieu, il ne put connaître l’incarnation du Fils unique de Dieu. Car dans ce conseil secret [des trois personnes de la sainte Trinité] la brebis perdue fut ramenée à la vie. Et d’où vient, ô hommes rebelles, que vous soyez si endurcis ? Dieu ne voulut pas abandonner l’homme, mais il envoya son Fils pour le sauver ; et ainsi Dieu écrasa la tête de l’orgueil superbe, dans l’antique serpent. Quand l’homme fut arraché à la mort, l’enfer dut ouvrir ses abîmes, malgré les hurlements de Satan qui s’écriait : Malédiction ! Malédiction ! Qui donc pourra me secourir ? Mais toutes les légions diaboliques se retirèrent dans un horrible frémissement, admirant quelle était cette puissance étrange, à laquelle elles-mêmes et Satan le prince du mal ne pouvaient résister, quand ils voyaient que les âmes fidèles leur étaient enlevées.
Ainsi l’homme fut élevé au-dessus des cieux ; parce que Dieu apparut dans l’homme, et l’homme dans Dieu, par le Fils de Dieu.
Le même Seigneur qui avait perdu la brebis, mais l’avait ramenée si glorieusement à la vie, fit pour elle ce que l’on fait pour la pierre précieuse qui est tombée dans la boue. Il la rechercha lui-même, et l’ayant trouvée, il la retira avec joie, et la purifia de toute souillure, comme l’or a coutume d’être expurgé dans la fournaise ; et il la rétablit dans sa dignité première, avec une gloire plus grande. Car Dieu créa l’homme, qui, de lui-même, par la persuasion de Satan, tomba dans la mort, de laquelle le Fils de Dieu le releva par la vertu de son sang ; et il le conduisit glorieusement vers les honneurs célestes. Comment ? Par l’humilité et la charité. L’humilité fit naître le Fils de Dieu de la Vierge, dans laquelle fut trouvée l’humilité ; et ce ne fut pas dans les embrassements de l’homme, ni dans les curiosités de la chair, ni dans les richesses terrestres, ni dans les ornements précieux qu’il naquit, mais le Fils de Dieu fut couché dans une crèche, à cause de la grande pauvreté de sa mère. – L’humilité dans les gémissements et les larmes tue le crime ; et c’est son ouvrage. Quiconque veut combattre Satan, qu’il se munisse et s’arme de l’humilité, parce que Lucifer la fuit ; et, comme une couleuvre, il se cache devant elle dans les abîmes ; car, partout où elle le saisit, elle le brise aussitôt comme un fil fragile.
La charité aussi contient le Fils unique de Dieu, dans le sein du Père, dans le ciel ; et elle l’envoie dans le sein de la mère, sur la terre ; parce qu’elle ne méprise ni les pécheurs, ni les publicains, mais elle s’efforce de les sauver tous. C’est pourquoi, en faisant couler souvent la source des larmes des yeux des fidèles, elle amollit la dureté du cœur. En cela l’humilité et la charité sont plus belles que les autres vertus ; car l’humilité et la charité sont comme l’âme et le corps, qui ont des vertus plus grandes que les autres facultés de l’âme ou chaque membre du corps. Comment ? L’humilité est comme le corps, et la charité comme l’âme ; et elles ne peuvent être séparées l’une de l’autre, mais elles agissent ensemble ; de la même manière que l’âme et le corps qui sont inséparables, s’entraident l’un l’autre, tant que l’homme vit dans son corps. Et comme les divers membres du corps sont soumis à l’âme et au corps, suivant leur rôle, ainsi les autres vertus sont, comme il est juste, les humbles servantes de l’humilité et de la charité. Et c’est pourquoi, ô hommes, pour la gloire de Dieu et pour votre salut, suivez l’humilité et la charité ; et ainsi armés, vous ne craindrez pas les embûches du démon, et vous possèderez la vie éternelle. Quiconque a la science du Saint-Esprit et les ailes de la foi ne transgressera pas mon conseil, mais il le recevra pour en faire les délices de son âme.

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