Deus, ómnium largítor bonórum, qui in fámula tua Bibiána cum virginitátis flore martýrii palmam conjunxísti : mentes nostras ejus intercessióne tibi caritáte conjúnge ; ut, amótis perículis, prǽmia consequámur ætérna.
O Dieu, dispensateur de tous les biens, qui avez uni en votre servante Bibiane la fleur de la virginité à la palme du martyre, daignez, par son intercession, vous unir nos âmes dans la charité, afin que, délivrés de tout péril, nous puissions obtenir les récompenses éternelles.
• L’église romaine de Sainte-Bibiane.
• Les peintures de Pierre de Cortone. Et à Paris.
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Deux autres saints célèbres sont morts un 2 décembre : saint Pierre Chrysologue et saint François Xavier. Le martyrologe évoque aussi saint Chromace d’Aquilée. Le 5 décembre 2007, Benoît XVI lui consacrait sa catéchèse hebdomadaire. En voici deux extraits.
En septembre, 381 Aquilée fut le siège d’un Synode, auquel participèrent environ 35 Evêques des côtes de l’Afrique, de la vallée du Rhône et de toute la Dixième région. Le Synode se proposait de faire disparaître les résidus de l’arianisme en Occident. Le prêtre Chromace prit également part au Concile, en qualité d’expert de l’Evêque d’Aquilée, Valérien (370/1- 387/8). Les années de l’époque du Synode de 381 représentent « l’âge d’or » de la communauté d’Aquilée. Saint Jérôme, qui était né en Dalmatie, et Rufin de Concorde, parlent avec nostalgie de leur séjour à Aquilée (370-373), dans cette sorte de cénacle théologique que Jérôme n’hésite pas à définir tamquam chorus beatorum, « comme un chœur de bienheureux » (Chronique: PL XXVIII, 697-698). Dans ce cénacle – qui rappelle par certains aspects les expériences communautaires conduites par Eusèbe de Vercelli et par Augustin – se formèrent les plus importantes personnalités des Eglises de la Haute Adriatique.
(…)
Chromace fut un maître sage et un pasteur zélé. Son premier et principal engagement fut celui de se mettre à l’écoute de la Parole, pour être capable d’en être ensuite l’annonciateur : dans son enseignement, il part toujours de la Parole de Dieu et il revient toujours à celle-ci. Certaines thématiques lui sont particulièrement chères: tout d’abord le mystère trinitaire, qu’il contemple dans sa révélation au cours de toute l’histoire du salut. Ensuite, le thème de l’Esprit Saint: Chromace rappelle constamment les fidèles à la présence et à l’action de la troisième Personne de la Très Sainte Trinité dans la vie de l’Eglise. Mais le saint Evêque revient avec une insistance particulière sur le mystère du Christ. Le Verbe incarné est vrai Dieu et vrai homme: il a intégralement assumé l’humanité, pour lui faire don de sa propre divinité. Ces vérités, réaffirmées avec insistance également avec une fonction antiarienne, déboucheront une cinquantaine d’années plus tard sur la définition du Concile de Chalcédoine. La forte insistance sur la nature humaine du Christ conduit Chromace à parler de la Vierge Marie. Sa doctrine mariologique est limpide et précise. Nous lui devons quelques descriptions suggestives de la Très Sainte Vierge: Marie est la « vierge évangélique capable d’accueillir Dieu »; elle est la « brebis immaculée et inviolée », qui a engendré l' »agneau vêtu de pourpre » (cf. Sermo XXIII, 3: Ecrivains du cercle de saint Ambroise 3/1, p. 134). L’Evêque d’Aquilée met souvent la Vierge en relation avec l’Eglise: en effet, toute les deux sont « vierges » et « mères ».
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