L’avortement en Russie

Un quart des cliniques privées en Russie ont cessé de pratiquer des avortements, selon le père Fyodor Loukyanov, président de la Commission patriarcale sur les questions familiales, la protection de la maternité et de l’enfance :

« Déjà 25 % des cliniques privées de la Fédération de Russie ont décidé de refuser de pratiquer des avortements. Les mesures de soutien de l’État aux femmes enceintes contribuent à réduire le nombre d’avortements. Grâce à l’Année de la famille et aux diverses mesures prises pour préserver la santé des mères et la vie des enfants à naître, 2024 a vu un minimum absolu dans la circulation de substances abortives : les établissements médicaux en ont reçu 33 % de moins qu’en 2023 et 46 % de moins qu’en 2022. »

Le 1er septembre, des lois interdisant de contraindre une femme à avorter sont entrées en vigueur dans les provinces de Kirov et de Briansk. Désormais 23 régions ont une telle loi, et deux autres sont en train de la voter. Les contraintes sont définies comme « des actions visant à forcer une femme enceinte à avorter par la persuasion, l’offre, la corruption ou la tromperie ». La Mordovie a été la première région à adopter une telle loi, en 2023. Le patriarche Cyrille a appelé à l’introduction d’une telle interdiction au niveau fédéral.

Selon les estimations de Rosstat, le nombre d’avortements en Russie est en baisse constante depuis le début des années 1990, en moyenne de 6 % par an.

Les tordus de l’avortement

La Commission européenne a validé le 1er septembre l’« initiative citoyenne européenne » « Ma voix, mon choix : Pour un avortement sûr et accessible », qui a recueilli plus d’un million de signatures, ce qui oblige la Commission à l’examiner.

Les institutions de l’UE n’ont pas compétence dans ce domaine, qui relève uniquement des Etats membres. La Commission le souligne. La pétition également.

Alors ? Alors on a trouvé un biais : on ne demande pas le « droit à l’avortement » dans tous les pays de l’UE, on demande à la Commission de « présenter, dans un esprit de solidarité, une proposition de soutien financier aux États membres qui seraient en mesure de réaliser des interruptions de grossesse pour toute personne en Europe qui n’aurait toujours pas accès à un avortement sans danger et légal ». Par exemple l’UE financerait les avortements de Polonaises en Allemagne.

En bref, on reconnaît que la question de l’avortement relève exclusivement des Etats membres, mais on demande à l’UE, qui n’a pas compétence, de subventionner l’avortement…

La Commission reçoit toutefois l’initiative avec des pincettes :

« La présentation de l’initiative n’influe pas sur la décision finale de la Commission quant à son bien-fondé, ni sur les mesures qu’elle pourrait prendre. La Commission a jusqu’au 2 mars 2026 pour présenter sa réponse officielle, exposant les mesures qu’elle a l’intention de prendre, le cas échéant. La Commission rencontrera les organisateurs pour discuter en détail de l’initiative dans les semaines à venir. Une audition publique sera ensuite organisée par le Parlement européen. »

Lequel Parlement européen va évidemment massivement soutenir l’initiative.

Il n’est pas inintéressant de constater que les pilotes de l’initiative sont deux personnes plus connues pour leur militantisme LGBT que sur la question spécifique de l’avortement : La « représentante » est Nika Kovač, fondatrice en Slovénie de l’« Institut du 8 mars » en réponse au recul des droits LGBT (sic), et sa suppléante Alice Coffin, cofondatrice de la Conférence européenne lesbienne et de l’Association des journalistes LGBT.

En 2022 Nika Kovač suivait une « formation » à la Fondation Obama (la deuxième à partir de la gauche). Son « Institut du 8 mars » est financé par Soros depuis 2021 (250.000 $ en 2023).

✝︎ Anna Záborská ✝︎

Anna Záborská est morte à Bratislava, elle avait 77 ans.

Entre 2004 et 2019, elle a été membre de la commission des droits des femmes au Parlement européen, et même présidente de cette commission entre 2007 et 2009. Puis elle fut député au Parlement slovaque.

Elle fut une militante infatigable du combat pour la vie et la famille, avec d’autant plus de courage qu’elle se battait au Parlement européen, temple de la culture de mort.

J’avais évoqué son action à plusieurs reprises. On retrouvera mes notes en tapant Záborská ici, et celle-ci qui ne veut pas s’afficher.

Toujours la Cour suprême

La décision de la Cour suprême des Etats-Unis de jeudi dernier était quelque peu passée inaperçue, même de Gènéthique qui n’y fait écho que ce matin, elle est pourtant aussi importante, voire davantage, que les deux décisions du jour suivant qui ont eu les honneurs (ou plus souvent déshonneur) des gazettes.

La Cour suprême a jugé que les Etats peuvent empêcher le versement des fonds publics de Medicaid au Planning familial.

En 2018 le gouverneur de Caroline du Sud avait exclu le Planning familial du programme d’Etat Medicaid à cause des avortements qu’il pratique. Une femme avait intenté un recours, au motif que le diabète rendait sa grossesse dangereuse, et l’Etat de Caroline du Sud avait considéré comme nul et non avenu ce recours devant la justice administrative. La Cour s’est rendue à cet avis, par 6 voix contre 3 (comme d’habitude).

L’euthanasie au Royaume-Uni

Les députés britanniques ont adopté en deuxième lecture le projet de loi sur le « suicide assisté », par 314 voix contre 291, soit une majorité plus faible (23) que lors de la première lecture (55).

Le texte a été modifié par quelques amendements, dont celui qui exclut du « bénéfice » de la loi les anorexiques… Mais la loi concerne toujours les malades mentaux et même les personnes qui se sentent encombrantes »…

Mais l’essentiel demeure, notamment l’infaillibilité reconnue aux médecins-prophètes qui tueront les personnes qui n’ont que six mois à vivre.

Le texte devrait être adopté aussi par la chambre des Lords et reviendra aux Communes qui ont de toute façon le dernier mot. La seule incertitude concerne la lenteur du processus. Si tout n’est pas terminé avant la fin de la session parlementaire il faudra tout recommencer, comme chez nous avec la dissolution.