Le naufrage de l’« Enseignement catholique »

C’est tellement surréaliste que j’ai cru à un gag. D’autant qu’il s’agit d’un texte du 7 novembre dont personne n’a parlé. Mais ce communiqué découvert par Maximilien Bernard est bien réel. Le « Secrétariat général de l’Enseignement catholique » dénonce ceux qui ont osé critiquer la présence de petites filles voilées dans les tribunes de l’Assemblée nationale et défend l’extrémisme islamiste (car pour l’islam même rigoriste les filles prépubères n’ont pas à être voilées) au nom de la loi anticatholique de 1905 ! On suppose que dans cette école catholique les cours commencent par une heure d’apprentissage du Coran. Au nom du respect de l’autre…

Une polémique s’est installée quant à la présence avant hier de jeunes filles voilées dans les tribunes de l’Assemblée nationale. Certaines personnes concernées sont scolarisées au lycée catholique de la Providence à Blois (Loir-et-Cher).

Leur visite relevait d’initiatives personnelles, et non d’une activité éducative organisée par l’établissement dont elles étaient absentes ce jour-là.

Pour autant, il est pour le moins choquant que des jeunes femmes soient ainsi livrées à l’opprobre publique, à une vindicte qui relève d’intérêts politiciens, tout à fait étrangers aux principes fondateurs de la laïcité française, soucieuse des libertés publiques et de la fraternité. De surcroît quand il s’agit de se former à la citoyenneté.

L’Enseignement catholique exprime ses vives préoccupations du peu de considération que certains acteurs publics manifestent à l’égard des libertés garanties aux citoyens par la Constitution dans le cadre du principe de laïcité. En d’autres temps, le Chanoine Kir, figure de la Résistance, pouvait présider une séance de l’Assemblée nationale en soutane et le regretté Claude Goasguen arborait une kippa en soutien à un enseignant agressé à Marseille.

Par ailleurs, le Secrétariat général de l’Enseignement catholique rappelle que ses élèves ne sont pas concernés par la loi de 2004 prohibant le port de signes religieux dans les enceintes scolaires. Ces dispositions sont régies par un règlement intérieur édicté en fonction du contexte local et du projet éducatif de l’établissement.

Cette polémique est une bien regrettable manière de commémorer le 120e anniversaire de la loi de 1905.

L’Eglise universelle

En avril dernier, les évêques de France ont élu Guillaume Prévost Secrétaire Général de l’Enseignement Catholique. Il a pris ses fonctions le 1er septembre.

Guillaume Prévost est un énarque de l’Education nationale. On ose supposer que si les évêques l’ont choisi pour diriger « l’Enseignement Catholique » c’est qu’il a aussi des compétences en la matière.

Or je découvre que dans une interview à Famille chrétienne il a donné une nouvelle définition de l’Eglise universelle : on y trouve « nos frères musulmans, juifs, athées ».

A vrai dire ça ne m’étonne même plus.

Voici le paragraphe de l’article de Renaissance Catholique qui relate la chose :

Guillaume Prévost n’est pas naïf, il discerne bien que le but ultime des pouvoirs publics est de « mettre l’enseignement catholique sous tutelle administrative » (La Croix, 10/07/2025). Cela posé l’exercice se complique. Il s’agit, en effet, de préserver « la singularité de l’enseignement catholique » avec « des communautés éducatives animées par des personnes suffisamment différentes pour que d’une confrontation des regards puisse naître une culture de la préoccupation partagée » (!!!) en ayant comme souci « cette marche continue vers l’Eglise universelle. Et dans cette Eglise universelle il y a nos frères musulmans, juifs, athées » (Famille chrétienne, 02/09/2025).

Les pervers

Les écoles publiques de Seattle (la plus grande ville de l’Etat de Washington) font savoir aux parents qu’ils ne sont pas autorisés à exempter leurs enfants de l’« enseignement inclusif LGBT », qui enseigne la « transition de genre » dès la maternelle, alors qu’ils peuvent les exempter des cours d’éducation sexuelle :

« L’enseignement sur les identités LGBTQ dispensé à des fins telles que la prévention du harcèlement ou la création d’environnements sûrs et accueillants ne fait pas partie de l’éducation sexuelle complète et n’est donc pas soumis à une clause d’exemption. »

Le district scolaire s’appuie sur les directives de l’Etat et des districts urbains de Californie et de New York. Il souligne que les enfants de maternelle doivent « comprendre qu’il existe de nombreuses façons d’exprimer son genre », et ils le feront grâce au livre « Voici Teddy » : « Voici Teddy initie les plus jeunes lecteurs à la compréhension de l’identité de genre et de la transition dans une histoire accessible et réconfortante sur le fait d’être fidèle à soi-même et d’être un bon ami. » Dans le livre, l’ours en peluche dit à son ami : « Dans mon cœur, j’ai toujours su que j’étais une oursonne, pas un ourson. J’aimerais m’appeler Tilly, pas Thomas », et son ami l’approuve.

Les élèves de CP, quant à eux, lisent « Mon garçon princesse », qui raconte l’histoire d’« un jeune garçon qui aime qui aime s’habiller avec des robes de fille ». En CE1, on lit « La nouvelle robe de Jacob ».

La séparation artificielle et absurde entre l’éducation sexuelle et l’endoctrinement LGBT (comme si les relations sexuelles entre personnes de même sexe et le changement de genre n’avaient pas de rapport avec la sexualité…) est nécessaire pour contourner le récent arrêt de la Cour suprême confirmant que les parents ont le droit d’exempter leurs enfants de l’éducation sexuelle…

On remarque que le prétexte à l’endoctrinement LGBT est le même que celui qui est désormais imposé dans nos écoles : « la prévention du harcèlement ou la création d’environnements sûrs ».

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Le département de l’enfance et de la famille du Massachusetts a signifié à deux familles d’accueil (notées comme exemplaires) qu’on ne leur confierait plus de petits enfants tant qu’ils refuseraient d’accepter d’approuver la confusion sexuelle des futurs enfants qui leur seraient confiés, y compris le soutien à la « transition de genre ».

Il y a plus 1.400 enfants qui n’ont pas de foyer dans cet Etat. Mais pour les pervers du département de l’enfance et de la famille l’idéologie contre nature est plus importante que le bien-être des enfants.

Les deux familles portent plainte contre l’Etat pour violation de la liberté religieuse.

L’Eglise LGBT

L’agence catholique allemande de presse KNA rapporte que la commission scolaire de la conférence des évêques allemands prépare un document de 20 pages, pour les écoles catholiques, sur la « diversité sexuelle ».

Le projet stipule que les écoles doivent respecter et rendre plus visibles les élèves « non binaires » et « non hétérosexuels ». Il affirme qu’il est essentiel « d’identifier et de réduire les irritations et les incertitudes existant dans le traitement de la diversité de l’identité sexuelle ».

Le texte attire l’attention sur le fait que de nombreux « élèves queer » traversent des années d’insécurité intérieure et de doute douloureux, et il dénonce « les préjugés, la discrimination et le harcèlement » à l’encontre de ces élèves.

Le document serait une réponse à une enquête menée auprès de 2.000 élèves, enseignants et parents d’écoles catholiques sur la « diversité des identités sexuelles ». Selon l’enquête, réalisée par l’Institut berlinois pour l’éthique et la politique chrétiennes, environ 20 % des personnes interrogées ont déclaré avoir été victimes ou témoins de discrimination à l’encontre d’« élèves homosexuels, transgenres ou non binaires, c’est-à-dire queer ».

Selon le projet de texte, l’objectif d’une « école favorable aux personnes queer » devrait être de soutenir le « développement holistique de la personnalité » des enfants et des adolescents. Cela inclut également la mise à disposition par les écoles d’un espace « dans lequel les enfants et les adolescents peuvent acquérir une certitude quant à leur orientation sexuelle et leur identité de genre ».

Oui, on parle bien des écoles catholiques…

Etats-Unis : un coup d’arrêt à la dictature LGBT

La Cour suprême des Etats-Unis a statué par 6 voix contre 3 en faveur des parents qui veulent retirer leurs enfants des cours présentant un endoctrinement pro-LGBT dans les écoles publiques.

L’affaire a son origine dans le comté de Montgomery, dans le Maryland. Le district scolaire se veut en pointe dans la propagande LGBT. En 2020 il a été le premier des Etats-Unis à introduire dans les lycées un cours sur les « études LGBT ». Il a réalisé des audits afin de promouvoir des contenus LGBT dans tous les cours (y compris de mathématiques), et cela dès la maternelle. Et c’est aussi dès la maternelle que le district impose des livres LGBT aux enfants : un conte de fées sur un prince qui se « marie » avec un chevalier, « L’histoire vraie d’un garçon nommé Pénélope », un album sur 50 personnages LGBT de l’histoire…

Dans un premier temps le district avait permis aux parents de désinscrire leurs enfants, mais il est rapidement revenu sur cette décision, au nom de la promotion « d’espaces inclusifs et sûrs pour les élèves ». Sic.

A noter que si l’affaire est arrivée devant la Cour suprême c’est que les parents ont perdu en première instance et en appel, tous ces magistrats étant favorables à l’endoctrinement LGBT des enfants.

L’arrêt de la Cour suprême s’appuie uniquement sur la liberté religieuse. Peut-être parce que c’est ainsi que l’affaire lui a été présentée (par des parents musulmans…). Sans doute aussi n’a-t-elle pas d’autre levier en la matière :

« Un gouvernement fait peser une charge sur la pratique religieuse des parents lorsqu’il leur impose de soumettre leurs enfants à un enseignement qui représente “une menace très réelle de porter atteinte” aux croyances et pratiques religieuses que les parents souhaitent inculquer. Et un gouvernement ne peut subordonner le bénéfice de l’enseignement public gratuit à l’acceptation par les parents d’un tel enseignement.

« La pratique consistant à éduquer ses enfants selon ses croyances religieuses, comme tous les actes et pratiques religieux, bénéficie d’une protection généreuse de la part de notre Constitution. Et il ne s’agit pas simplement du droit d’enseigner la religion dans l’enceinte de son propre foyer. Il s’étend plutôt aux choix que les parents souhaitent faire pour leurs enfants en dehors du foyer. Il protège, par exemple, la décision d’un parent d’envoyer son enfant dans une école religieuse privée plutôt que dans une école publique. Cependant, en raison de contraintes financières et autres, de nombreux parents n’ont d’autre choix que d’envoyer leurs enfants dans une école publique. »

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D’autre part, la Cour suprême limite le pouvoir des juges de bloquer les décisions du gouvernement. En l’occurrence il s’agissait du décret de Donald Trump sur le droit du sol. Mais comme pour les livres LGBT, et comme tous les arrêts de la Cour suprême, il fait jurisprudence pour tous les autres conflits du même type.

Il était manifestement anormal en effet qu’un juge fédéral dans un quelconque district puisse décider que telle décision gouvernementale est illégale, et la bloque sur tout le territoire. Ce qui provoque des cascades d’appels selon le processus judiciaire complexe… éventuellement jusqu’à la Cour suprême. Le grand nombre de décrets de Donald Trump contrés par des juges fédéraux a fait prendre conscience du phénomène.

La Cour édicte donc que les décisions de portée nationale des juges fédéraux « excèdent probablement les pouvoirs conférés par le Congrès aux tribunaux fédéraux ». Et que « lorsqu’un tribunal conclut que le pouvoir exécutif a agi illégalement, la réponse de ce tribunal ne peut pas être d’outrepasser lui aussi ses pouvoirs… »