La messe interdite à Charlotte

Mgr Michael Martin, évêque de Charlotte (Caroline du Nord), en application de Traditionis Custodes, interdit toutes les messes traditionnelles dans son diocèse à partir du 8 juillet prochain, au motif qu’elles sont célébrées dans des églises paroissiales.

Il n’y aura plus qu’un seul lieu de culte pour la messe traditionnelle (et uniquement la messe, uniquement dominicale), dans une chapelle sans nom au milieu de nulle part, à 35 km de Charlotte.

La chapelle n’a pas de nom parce qu’elle est le lieu de rassemblement d’une secte protestante locale appelée Freedom connections (les connexions de la liberté). Il semble qu’elle appartienne au diocèse, se trouvant sur le terrain d’une maison de retraite appelée Curlin Commons, du nom d’un ancien évêque de Charlotte. L’évêque précise que dans sa bonté sans bornes il va faire des travaux pour rénover la chapelle et la rendre apte à la célébration de la messe, sans rien demander aux fidèles.

Ce qui est curieux est que le site internet de Freedom connections ne dit pas un mot de tout cela, et annonce son « culte dominical » de tous les dimanches de juillet, août, septembre… de 11h à midi…

Mgr Michael Martin est évêque depuis l’an dernier : sa nomination est donc passée par le préfet Prevost.

Mgr Martin a déjà mis au pas le séminaire fondé en 2016 par son prédécesseur Mgr Jugis, qui était bienveillant envers la liturgie traditionnelle et avait permis que les séminaristes, qui devaient parler latin, suivent le bréviaire de 1962. Il y avait une cinquantaine de séminaristes, quand celui du plus grand diocèse voisin de Raleigh n’en a que 14. Il était temps de mettre fin à cette incongruité.

Toutefois après Traditionis Custodes Mgr Jugis avait supprimé quatre des neuf messes traditionnelles du diocèse…


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9 réflexions sur “La messe interdite à Charlotte

  1. Vous avez plusieurs fois abordé la question de la nomination des évêques. est-il sûr que ce soit un bon critère? Les évêques de années 60/70 avaient été nommés par le très bon Pie XII, les affreux des ces dernières décennies par les bons Jean-Paul II et Benoît XVI. Pas très concluant…

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    • Mgr Michael Martin, encore un franciscain. Parmi les co-consécrateurs, le cardinal français Christophe Pierre, nonce apostolique aux USA (successeur de Mgr Viganò) et grand partisan de l’invasion immigration aux USA

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      • Bon nombre des évêques nommés par Pie XII étaient encore à leur poste dans les années 60-70 et donc parties prenantes de la révolution conciliaire.

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      • Luc les évêques qu’il a nommés ont été circonvenus par un processus de subversion dirigé par une minorité

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    • Vous faites fi des réseaux de cooptation créés dans le sillage des conférences épiscopales qui favorisent un certain mimétisme idéologique, une certaine reproduction sociale. Il me semble que Daoudal les avait évoqués dans un de ses précédents articles. Cette cooptation au niveau national court-circuitant la procédure vaticane est le plus clairement actée dans la nomination des évêques auxiliaires où c’est carrément l’évêque demandeur qui soumet trois noms au nonce.

      Je pense qu’il y a une différence profonde sur ce sujet entre les deux époques que vous évoquez, aussi pour des raisons canoniques et ecclésiologiques, même si je partage votre étonnement.

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  2. Etre nommé par un « bon » pape ne garantit pas d’être un bon évêque. Voyez les évêques jureurs lors de la Révolution, et les participants au brigandage de Vatican2. L’Eglise était déjà profondément infiltrée par ses ennemis et les idées fausses étaient mollement ou pas du tout combattues après vatican2 (évolutionnisme, modernisme, naturalisme, nominalisme etc…) en contraste avec le fermeté de Pie IX et St Pie X

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