De la férie

Le martyrologe commence par la mention de la mort de « saint Moïse, législateur et prophète », sur le mont Nebo. Mais la liturgie latine ne célèbre pas les saints de l’Ancien Testament (à l’exception des Maccabées). La liturgie byzantine célèbre ce jour saint Moïse, en même temps que le martyr Babylas d’Antioche. Voici ce qu’elle dit de Moïse aux vêpres.

Ἐν θυέλλῃ τὴν ἄσαρκον, καὶ ἐν γνόφῳ τὸν ἄϋλον, Μωϋσῆ τεθέασαι, ὡς χωρεῖν δυνατόν· θεοειδής τε γενόμενος, τῇ δόξῃ τῇ κρείττονι, τῷ σαρκίνῳ Ἰσραήλ, Νομοθέτης κεχείρισαι· ἀλλ’ οὐ πέφυκε, νοῦς γεώδης τοῖς θείοις ἐμβατεύειν· ἡ γὰρ χάρις τοῖς ὁρῶσι, τὰ λίαν κρείττονα δίδοται.

Dans l’ouragan tu contemplas, autant qu’il te fut possible, l’Incorporel, dans la nuée, Moïse, tu as vu l’Immatériel ; la gloire suprême te rendit semblable à Dieu, au charnel Israël tu servis de législateur ; car ce n’est pas un esprit terrestre qui aurait pu pénétrer les mystères divins, mais la grâce est donnée à ceux qui voient les choses d’en-haut.

Ἱερεὺς ἐννομώτατος, στρατηγὸς γενναιότατος, τῷ παραπικραίνοντι ἀναδέδειξαι, Μωσῆ μαστίζων τὴν Αἴγυπτον, τῇ ῥάβδῳ δὲ θάλασσαν, διαιρῶν τὴν Ἐρυθράν, καὶ βυθίζων ἀλάστορα, καὶ ὑψαύχενα, Φαραὼ σὺν τριστάταις, καὶ διάγων, ἐν ἐρήμῳ καὶ ἐκτρέφων, τὸν Ἰσραὴλ τὸν ἀγνώμονα.

Pour le peuple qui exaspérait le Seigneur tu fus un prêtre selon la Loi, Moïse, un valeureux chef d’armée, frappant l’Egypte de plaies, divisant la mer Rouge avec ton bâton, engloutissant avec ses officiers l’exécrable, l’orgueilleux Pharaon et, malgré son ingratitude, conduisant et nourrissant dans le désert Israël.

Μωϋσῆ τὸ ὑπόδημα, τῶν ποδῶν λῦσον τάχιον· ὁ γὰρ τόπος ἅγιος, ἐν ᾧ ἕστηκας, μὴ τι νεκρώσεως σύμβολον, ἐν σοὶ περιφέροιτο· ἐν γὰρ βάτῳ καὶ πυρί, μυστικῶς σοι ὀπτάνεται, τὰ παράδοξα, τῆς θεόπαιδος Κόρης, ἐν τῷ ὄρει, τῷ Χωρὴβ ὁ χρηματίζων, τῷ Μωϋσῇ ἀπεφθέγγετο.

Moïse, empresse-toi d’enlever les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te trouves est un lieu saint ; ne porte pas ces chaussures, qui sont par leur cuir un symbole de mise à mort, puisque t’est montré dans le buisson et le feu l’étonnant mystère de la virginale Servante de Dieu, disait le Seigneur à Moïse sur la montagne de l’Horeb.


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2 réflexions sur “De la férie

  1. La liturgie latine ne célèbre pas habituellement (ils ne sont pas dans le calendrier général) mais peut les célébrer:

     ils sont bien présents dans le Martyrologium romanum (le martyrologe en français, ndlr). Ce livre officiel, dont la dernière version date de 2004, mentionne pour chaque date les saints vénérés par l’Église. Ou, plutôt, ceux qui peuvent l’être, dont beaucoup ne sont en fait célébrés que localement. 

    On trouve ainsi Abraham au 9 octobre, Moïse au 4 septembre, Jérémie au 1er mai, ou d’autres prophètes qui font le lien entre les deux testaments, Siméon et Anne, proposés pour le 3 février. Chacun est accompagné d’une notice.

     toute communauté peut décider de dire la liturgie en honorant les patriarches et les prophètes même s’ils ne sont pas dans le calendrier général…sauf dans le Patriarcat latin de Jérusalem où beaucoup d’entre eux sont célébrés.

    (d’après Aleteia)

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    • Pour ce qui est du martyrologe, c’est bien parce qu’il est dans le martyrologe que j’ai évoqué Moïse. Mais le martyrologe de la liturgie traditionnelle est celui de 1922, promulgué par Benoît XV, avec des ajouts en 1960.

      Pour le reste, je sais bien que dans la néo-liturgie chacun fait ce qu’il veut, mais dans la vraie liturgie, qu’elle soit latine ou byzantine (ou autre), on ne peut que célébrer ce qui est dans les livres liturgiques et selon ce que disent les livres liturgiques. Il n’y a ni office ni messe de saint Moïse dans la liturgie latine, mais il y a des tropaires à saint Moïse dans la liturgie byzantine, dont ceux que j’ai cités.

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