De la Sainte Vierge le samedi

Cum in sua æstimatióne tam húmilis esset María, nihilóminus et in promissiónis credulitáte magnánimis,ut quæ nihil áliud quam exíguam sese reputábat ancíllam, ad incomprehensíbile hoc mystérium nullátenus se dubitáret eléctam, et veram Dei et hóminis Genetrícem créderet mox futúram. Agit hoc nimírum in córdibus electórum grátiæ prærogatíva divínæ, ut eos nec humílitas pusillánimes fáciat, nec magnanímitas arrogántes: magis autem cooperéntur sibi, ut non solum nulla ex magnanimitáte subíntret elátio, sed hinc máxime provehátur humílitas: ut inveniántur eo ámplius timoráti, et largitóri múnerum non ingráti, ac vicíssim ex occasióne humilitátis pusillanímitas nulla subrépat; sed quo minus de sua quisque vel in mínimis præsúmere consuévit, eo ámplius étiam in magnis quibúsque de divína virtúte confídat.

Marie, si humble soit-elle dans sa propre estime, est néanmoins magnanime dans sa foi en la promesse, elle ne se tient pour rien d’autre qu’une petite servante, mais elle ne doute nullement qu’elle soit choisie pour ce mystère incompréhensible, et elle croit qu’elle sera bientôt la véritable mère de l’Homme-Dieu. C’est en effet ainsi qu’agit, dans les cœurs des élus, le privilège de la grâce divine : l’humilité ne les rend pas peureux, ni la grandeur arrogants. Bien plus, ces vertus travaillent de concert, non seulement pour écarter tout élèvement dans la grandeur, mais surtout pour y promouvoir l’humilité. Ainsi, par là, les élus se trouvent à la fois plus remplis de crainte et de reconnaissance envers le donateur des grâces, et, d’autre part, aucune pusillanimité ne s’insinue en eux sous prétexte d’humilité. Que l’on se confie donc d’autant plus en la force divine dans les grandes choses, que l’on a moins l’habitude de présumer de soi, même dans les petites.

Saint Bernard, sermon pour le dimanche dans l’octave de l’Assomption, leçon des matines.

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Le 20 septembre dans l’Eglise orthodoxe russe c’est la fête de l’icône Arapetskaya ou Araviyskaya de la Mère de Dieu, à savoir « arabe », ou « d’Arabie », mais personne ne connaît l’origine de ce nom, ni d’ailleurs l’origine de l’icône. Habituellement on connaît la date de « l’apparition miraculeuse » de l’icône, ici ce n’est pas le cas. Les plus anciennes que nous ayons sont du XVIIe siècle. Elle est souvent nommée « Vsepetaya Mati », Mère digne de toute louange, louée par tous et partout (en grec Ὦ πανύμνητε Μῆτερ), début du 13e kondakion de l’Acathiste, qui est inscrit sur la manche de la Mère de Dieu. Et sur la bordure de son maphorion est inscrit le début de l’Acathiste : « A Toi, l’invincible Stratège, notre Souveraine, O Mère de Dieu… »

L’icône est caractérisée par le maphorion « en nuages » (mais ce n’est pas toujours le cas), et par le fait que les trois étoiles sont remplacées par des médaillons portant des visages d’anges. Il arrive assez souvent que la Mère de Dieu soit couronnée.


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Une réflexion sur “De la Sainte Vierge le samedi

  1. Pourquoi ne songeriez-vous pas (si ce n’est déjà le cas) à écrire un beau livre d’icônes avec un guide de lecture et votre commentaire ? Œuvre de miséricorde spirituelle (c’est déjà le cas avec le blog) !

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