Mercredi de la deuxième semaine de l’Avent

Verbum supérnum pródiens
A Patre olim éxiens,
Qui natus orbi súbvenis
Cursu declívi témporis,

Verbe du Tout-Puissant né dans le sein du Père,
Éternel et Dieu comme lui,
Qui, pour tirer enfin l’homme de sa misère
Viens naître homme aujourd’hui,

Illúmina nunc péctora
Tuóque amóre cóncrema;
Audíto ut praecónio
Sint pulsa tandem lúbrica.

Fais que ta vérité dans nos âmes rayonne,
Et que ton feu brûlant nos cœurs,
La voix de ton héraut qui dans les déserts tonne
Guérisse nos langueurs.

Judéxque cum post áderis
Rimári facta péctoris,
Reddens vicem pro ábditis
Justísque regnum pro bonis.

Et, lorsque découvrant les vertus ou le vice
Jusqu’au fond du cœur des humains,
Tu rendras en vrai juge aux méchants le supplice
Et la couronne aux saints.

Non demum arctémur malis
pro qualitáte críminis,
sed cum béatis cómpotes
simus perénnes cǽlibes.

Ne lance pas sur nous l’effroyable anathème,
Mais joins-nous à lui par ta bonté
À ceux dont l’œil doit voir de ton palais suprême
L’immortelle beauté.

Laus, honor, virtus, gloria,
Deo Patri et Fílio
Sancto simul Paráclito,
In sæculórum sǽcula. Amen.

Gloire au Père éternel, au Fils, notre espérance,
À l’Esprit, notre heureuse paix.
Qu’ils règnent en ce jour qui jamais ne commence
Et ne finit jamais.

Hymne des matines au temps de l’Avent, traduction de Louis-Isaac Lemaistre de Sacy (Heures de Port-Royal). Le groupe Anonymous 4 chante la doxologie suivante:  Gloria tibi, Trinitas, aequalis una Deitas, et ante omne saeculum et nunc et in perpetuum. (Gloire à toi, Trinité une seule Déité, et avant tous les siècles et maintenant et pour l’éternité.)


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6 réflexions sur “Mercredi de la deuxième semaine de l’Avent

  1. La traduction de Lemaître de Sacy est admirable. Je retiens celle de la deuxième strophe. Le latin, même pour le latiniste que je ne fus pas, nous aide grandement à mener une vie chrétienne.

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  2. « Fais que ta vérité dans nos âmes rayonne », et non « dans nos armes » (strophe 2)

    Le texte latin dit d’ailleurs autre chose : « Fais que ton amour illumine nos âmes ».

    Lemaistre de Sacy traducteur des hymnes cherche à faire un beau poème à sa façon, et se fiche du sens du texte. La strophe précédant la doxologie parle de rester « des célibataires maîtres d’eux-mêmes » (compotes perennes caelibes), vous n’en saurez rien, car Sacy trouve plus poétique de parler de « beauté » et de « palais suprême » (sic pour rimer avec anathème)

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      • L’adjectif et substantif Caeles, caelitis, céleste divin, dieu (Ovide, Horace), ne diffère que d’une lettre « b » et « b » en « t » de caelebs, caelibis. C’est plutôt une erreur de copiste.

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      • Le mot figure aussi dans le même contexte dans l’hymne des matines en hiver. Il ne peut pas y avoir d' »erreur de copiste » dans des hymnes qui ont fait l’objet de multiples et multiples éditions revues par de multiples et multiples spécialistes. L’interprétation moderne est qu’il s’agit de ceux qui ont « gardé leur âme virginale », pour éviter de réserver le paradis aux célibataires, mot que je trouve incongru dans une hymne, et dans les traductions de Corneille.

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