Le nouvel évêque LGBT de Baker, Oregon

Le pape a nommé le P. Thomas Hennen évêque de Baker, dans l’Oregon.

Vicaire général du diocèse de Davenport, recteur de la cathédrale et directeur puis vice-directeur du service des vocations, il considérait que « les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés », comme dit le catéchisme, et il avait contribué à installer dans le diocèse une branche de Courage International, organisation qui aide les personnes attirées par le même sexe à lutter pour la chasteté. Mais ensuite il a fait partie de la commission diocésaine qui a rédigé des « Lignes directrices pour l’accompagnement pastoral des minorités sexuelles et de genre », qui ne font pas d’abord mention de la doctrine catholique sur le sujet. Les « principes » édictés étaient les suivants, selon la phraséologie désormais bien rodée :

  • respect fondamental pour la dignité de chaque personne humaine, corps et âme, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu ;
  • reconnaissance fondamentale des personnes qui vivent des différences d’orientation sexuelle ou de discordance de genre ;
  • engagement à aimer les personnes avant tout et à les écouter pour mieux les comprendre ;
  • engagement à impliquer les autres dans le processus de discernement, en particulier les personnes et les familles concernées, ainsi que d’autres professionnels et collaborateurs ;
  • approche au cas par cas avec une volonté fondamentale de prendre des mesures raisonnables et appropriées lorsque cela est possible.

On reconnaît l’approche bergoglienne qui permet de noyer le poisson et à force de tout rendre « liquide », comme on dit aujourd’hui, à suggérer que finalement, « au cas par cas », on peut reconnaître les liaisons entre personnes de même sexe…

C’est in fine que le texte mentionne, après avoir souligné l’importance d’écouter les recommandations des professionnels de santé qui travaillent avec les personnes LGBT, que « toute approche scientifique peut et doit s’accompagner d’un profond respect pour l’intégrité de notre tradition intellectuelle, morale et sociale catholique ». Mais on oublie de dire explicitement ce qu’elle est. Et l’on peut respecter une tradition tout en prônant le contraire parce que l’époque le veut…

Le P. Hennen a alors souligné que ce texte avait nécessité trois ans de travail ainsi que « la consultation de personnes et de familles LGBTQ+ » (sic).

Et d’ajouter :

« Nous aimons penser que nous adoptons une approche synodale, et nous avons beaucoup appris au cours de ce processus — nos propres attitudes ont changé. »

Mgr Strickland a réagi par un long et remarquable communiqué dont voici une traduction :

Certains vont crier « c’est trop sévère », mais trop c’est trop…

Avec la nomination du père Thomas Hennen, évêque élu comme évêque de Baker, dans l’Oregon, nous sommes confrontés à une réalité troublante : au lieu de corriger la trajectoire tracée par le pape François, le pape Léon XIV la renforce, approfondissant ainsi l’ambiguïté qui mine l’Église. Le père Hennen n’est pas simplement un pasteur bien intentionné : il a été étroitement impliqué dans la rédaction de directives pastorales qui brouillent les lignes claires de l’enseignement catholique sur la sexualité et le genre. Son travail sur la directive LGBTQ+ de Davenport peut sembler accueillant, mais en substance, il fait écho aux stratégies rhétoriques de l’idéologie du genre, sapant la clarté catholique et affaiblissant l’appel à la chasteté. Lorsque notre identité en tant qu’hommes et femmes devient négociable, l’Évangile devient négociable.

Cet écran de fumée doctrinal est la marque de fabrique de la « mafia lavande », un réseau clandestin au sein de la hiérarchie ecclésiastique qui protège et promeut l’idéologie homosexuelle sous le couvert de la compassion. Il a acquis une influence sans précédent sous le pontificat de François : de l’approbation explicite des bénédictions homosexuelles à la dissimulation épiscopale. Ses tentacules s’étendent désormais jusqu’à la papauté de Léon, et la nomination du père Hennen en est la preuve.

Le pape François a présidé à un effondrement doctrinal : Fiducia Supplicans a donné son feu vert aux bénédictions des unions homosexuelles, purement et simplement. Cette rupture n’a pas été annulée par le pape Léon – elle est aggravée. En tant que pasteurs, nous sommes appelés non pas à choisir des métaphores, mais à appeler le péché par son nom  ; et lorsque la miséricorde adoucit la vérité, les âmes se perdent.

En tant qu’évêques, nous avons le devoir sacré de crier à notre Saint-Père : si vous voulez vraiment réformer, démantelez ce réseau de confusion. Écartez les idéologues qui utilisent un langage pastoral pour dissimuler l’érosion doctrinale. Nommez des bergers qui prêchent l’Évangile du Christ sans fard et sans compromis, et non des euphémismes politiquement corrects déguisés en platitudes synodales.

Je ne parle pas dans un esprit de rébellion, mais dans un esprit de fidélité au Christ et à son Épouse. Si cela est trop fort pour Rome, alors le silence des instances supérieures est la preuve assourdissante que rien n’a changé.

Les fidèles méritent mieux. L’Épouse du Christ exige mieux. Nous continuerons à nous exprimer haut et fort, sans faiblir et sans ambiguïté. Plus de bénédictions sans conversion. Plus d’ambiguïté. Plus de mafia lavande !


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2 réflexions sur “Le nouvel évêque LGBT de Baker, Oregon

  1. « la commission diocésaine qui a rédigé » – Comme le dit le dicton, un dromadaire est un cheval de course dessiné par une commission.

    Les principes évoqués ne sont pas répréhensibles par eux-mêmes, le principal reproche que l’on peut faire au document est de ne pas citer la position officielle de l’Église. Encore que… Si la commission a œuvré sous François de triste mémoire, il n’est pas surprenant qu’elle se soit pliée dans le sens du vent.

    Bref, on reproche à l’évêque de ne pas avoir claqué la porte? d’avoir signé… mais a-t-il signé quelque chose?

    Bref, quand il parle seul il parle bien, et quand il fait partie d’une commission le résultat est tiède? Et Dieu vomit les tièdes? Au temps pour la synodalité, donc.

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